La chronologie des médias entrave le développement de nouveaux modes de consommation, comme la vidéo à la demande et en particulier les offres par abonnement. C’est ce qu’a glissé le président de l’Autorité de la concurrence ce lundi, qui s’exprimait en marge du feu vert accordé à Canal+ pour conserver CanalSat. Et ces règles touchent tout particulièrement les services américains, qui peinent à s’installer en France.
« Aujourd’hui, qui en France a capté ce nouveau mode de consommation non linéaire ? C’est Canal+ avec son offre Canal+ Infinity« , une plate-forme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD). « Les Netflix, les Google, les Apple, où sont-ils en France ? Combien d’abonnés ont-ils ? Aucun« , a noté Bruno Lasserre, le président de l’Autorité de la concurrence.
« Ni Netflix, ni Google ni Apple ne peuvent dans l’état actuel de la législation française proposer des films récents en vidéo à la demande« , a-t-il poursuivi. À la différence de Canal+, qui peut obtenir l’accès aux
?uvres cinématographiques 10 mois après leur sortie en salle, les plates-formes de SVOD doivent patienter 36 mois. Dès lors, l’Autorité de la concurrence estime que Canal+ doit relativiser le « risque » américain.
« Nous ne nions pas qu’il y a là un potentiel concurrentiel qui peut bouleverser beaucoup de choses. Nous ne sommes pas naïfs et pensons qu’effectivement, les géants de l’internet vont investir dans les contenus et notamment télévisés« , a ajouté Bruno Lasserre. Mais le risque est nettement plus mesuré que ne le laisse entendre Canal+.
La chronologie des médias est un sujet sensible pour le monde du cinéma. Révisée lors d’un décret paru en 2009, elle pourrait faire l’objet d’une nouvelle modification. La ministre de la culture a ainsi souhaité son « évolution », tandis que le CNC compte expérimenter une chronologie des médias plus dynamique, avec une diffusion simultanée sur l’ensemble des supports concernés.
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