Le ministre des affaires étrangères de l'Equateur, Ricardo Patino, a fait savoir jeudi à la mi-journée que le pays acceptait la demande d'asile formulée par le fondateur de Wikileaks, Julian Assange. Mieux, le pays qui lui avait suggéré de demander cet asile lui accorde le statut diplomatique pour lui offrir la plus grande sécurité juridique possible.
Dans un long réquisitoire, Ricardo Patino a expliqué que Julian Assange était un "journaliste professionnel" qui risquait d'être l'objet d'une "persécution politique" et judiciaire en raison de ses publications, et qu'il courait des risques y compris pour son intégrité physique dans le cas où l'Equateur n'accordait pas sa protection. Le ministre équatorien a vivement critiqué la possibilité d'une extradition d'Assange vers les Etats-Unis, où il aurait selon lui de grandes chances de subir un "procès non équitable", avec une juridiction militaire qui lui ferait encourir une peine de mort.
Il a révélé que l'Equateur avait demandé à la Grande-Bretagne de lui garantir qu'Assange ne serait pas extradé vers les Etats-Unis, si l'ambassade acceptait de le faire transférer vers la Suède, où il doit être entendu dans une affaire de relation sexuelle non protégée. Mais les Britanniques auraient refusé d'apporter cette garantie.
C'est donc au nom de la protection de la liberté d'expression et de son intégrité physique que l'Equateur a décidé de faire de Julian Assange un nouveau ressortissant.
Reste à voir la réaction de la Grande-Bretagne, qui a exercé des menaces inédites sur l'ambassade d'Equateur, où est réfugié Julian Assange depuis plus de 50 jours. Le pays anglosaxon pourrait activer une disposition de sa loi qui lui permet de retirer le statut diplomatique d'un local, le temps de l'arrestation d'Assange.
Dans son communiqué, lu d'un ton très ferme, le ministre des affaires étrangères équatoriens a dénoncé avec vigueur ces"menaces" des autorités londoniennes, et rappelé que toute introduction dans l'ambassade serait une violation des conventions internationales et de la souveraineté de l'Equateur. Il a assuré que l'Equateur ferait tout pour l'empêcher, y compris donc, en s'opposant par la force à l'entrée des agents de police. Les tensions sont à leur maximum.
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