Le magazine 60 millions de consommateurs a publié les résultats de son étude sur le débit des internautes français. Il révèle que le débit moyen en France est de 5,6 Mbit/s. Un quart des titulaires d'un accès à Internet se trouve même sous la barre des 2 Mbit/s.

À la lecture des offres haut débit proposées par les opérateurs, les internautes sont submergés de promesses de débit toutes plus formidables les unes que les autres. Les forfaits des principaux opérateurs dans l'ADSL ou le câble proposent ainsi des débits jusqu'à 10 méga, 25 méga ou même 100 méga. Et ce sont ces formules-là qui sont les plus demandées, puisqu'il s'agit des offres principales des FAI.

Est-ce à dire que tous les internautes français naviguent sur la toile à grande vitesse ? Hélas, non. Il ne s'agit que des débits théoriques maximums. En réalité, les débits obtenus par les titulaires d'un accès Internet sont très variables et dépendent de multiples facteurs. Mais le constat est généralement le même : le fossé est profond entre les promesses des FAI pour appâter de nouveaux clients et la situation sur le terrain.

C'est la principale conclusion de l'enquête conduite par le magazine 60 millions de consommateurs, qui a établi quelques statistiques intéressantes après avoir effectué par moins de 1,7 million de mesures entre janvier 2011 et mai 2012 avec son service dédié au test de débit des lignes. Et le résultat n'est pas brillant.

La moyenne est de 5,6 Mbit/s en France

"Les chiffres exclusifs que publie 60 Millions de consommateurs l’attestent. En moyenne, l’internaute surfe à un peu plus de 5,6 mégabits par seconde (Mbit/s), bien loin des annonces publicitaires". Car il ne s'agit pas des débits théoriques, mais bien du débit dont profite l'internaute depuis son salon ou sa chambre. Et peut-on parler de haut débit pour des lignes ne dépassant pas 2 Mbit/s ?

Car c'est une réalité pour environ un quart des lignes testées (24,6 %). Les autres tests se dispersent ainsi : un petit tiers (31,8 %) se situe entre 2 et 5 Mbit/s et un autre (30 %) entre 5 et 10 Mbit/s. Seule une minorité (13,6 %) dépasse effectivement la barre des 10 Mbit/s (et 2,1 % celle des 20 Mbit/s). Autrement dit, un internaute sur sept. Un constat sévère, à l'heure où tous les regards se tournent vers le très haut débit.

Le bilan n'est pas très glorieux, d'autant que ces faibles résultats soulèvent un problème de fond : ces offres composées de débits théoriques très élevés sont souvent triple play. C'est à dire qu'elles sont composées de l'accès à Internet, de la téléphonie fixe et de la télévision. Or, à quelle qualité de TV faut-il s'attendre pour des abonnés à Internet dont le débit est sous la barre des 5 Mbit/s ? Ou sous celle des 2 Mbit/s ?

Le double play en filigrane

L'une des solutions parfois évoquées réside dans le découplage des offres. Les opérateurs proposeraient par exemple des offres double play, notamment pour les internautes situés dans des zones mal desservies (essentiellement la campagne) ou particulièrement éloignés du répartiteur. La formule intégrerait la téléphonie fixe et Internet pour un prix inférieur à 20 ou à 15 euros.

Cette piste a notamment été avancée par Nathalie Kosciusko-Morizet, lorsqu'elle était secrétaire d'État chargée de la prospective et du développement de l'économie numérique. "Vous pouvez avoir un triple play et ne même pas pouvoir bénéficier de l'offre télé. On vous vend un triple play, on ne vous donne pas le choix, sauf que vous ne pourrez jamais bénéficier de l'offre télé", avait-elle déclaré.

De son côté, l'Arcep suggère de ne fermer la porte à aucune solution permettant d'améliorer la situation des internautes. "Même si l'accès de tous, à terme, au FTTH doit être notre horizon, il est nécessaire de recourir à des technologies comme à des solutions économiques complémentaires pour répondre au mieux aux besoins variés de chaque territoire", comme la montée en débit.

Embouteillage aux heures de pointe et le week-end

L'étude de 60 millions de consommateurs rappelle enfin quelques évidences constatées au quotidien par les internautes français. Oui, l'accès à certains services en ligne est plus difficile en soirée et le week-end. Les mesures montrent que les débits sont globalement meilleurs la nuit et en semaine. Un constat qui touche tous les opérateurs, mais dans des proportions différentes.

Autre évidence rappelée par le magazine, les débits sont bien meilleurs en ville qu'en milieu rural. Les investissements des opérateurs sont naturellement plus importants dans les zones urbaines, car c'est là qu'ils peuvent toucher le plus d'abonnés. C'est d'ailleurs là que l'effort pour déployer la fibre optique est le plus important.

"Les habitants de Paris, Lyon, Marseille et autres grandes métropoles surfent en moyenne 15 % plus vite que ceux des villes moyennes, et 23 % que ceux des petites villes", note l'enquête. L'écart devrait amener à s'accroitre dans les années à venir, puisque la fibre optique va être progressivement déployée dans les grandes villes.

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