Il vaut mieux en rire. Aux Etats-Unis, Sony Pictures est poursuivi par les ayants droit d'un auteur mort en 1962, parce que Woody Allen a osé citer l'auteur dans un dialogue de son film Midnight in Paris, sans demander l'autorisation.

On pensait avoir touché le fond avec le procès intenté par Louis Vuitton contre Warner Bros (et heureusement perdu), lorsque la marque de luxe a reproché au producteur de films d'avoir utilisé une imitation de sac à main dans son film Very Bad Trip 2. Mais il est possible de creuser encore plus profond dans la défense la plus ridicule et la plus absolue des droits d'auteur.

En effet, The Hollywood Reporter indique que Sony Pictures est poursuivi en justice pour avoir utilisé sans autorisation des propos de l'auteur américain William Faulkner, lui-même parfois scénariste de films, dans le Midnight in Paris de Woody Allen en 2011. On pourrait s'attendre à ce qu'il s'agisse d'un vilain repompage de dialogues, ou de la copie d'une scène entière. Mais non. Il s'agit de la citation de deux phrases (sic), que le personnage attribue explicitement à William Faulkner.

Dans le film de Woody Allen, l'acteur Owen Wilson prononce ces phrases : "Le passé est mort ! En fait, ce n'est même pas le passé. Tu sais qui a dit ça ? Faulkner. Et il avait raison. Et je l'ai rencontré, aussi. J'ai couru vers lui lors d'un dîner".

Selon la plainte, la citation serait tirée du roman Requiem pour une nonne, de 1951, dans lequel Faulkner écrit que "le passé n'est jamais mort. Ce n'est même pas le passé".

Est-ce parce que la citation n'a pas été correctement reprise que les ayants droit de l'auteur mort il y a 60 ans portent plainte, au nom d'un simili droit moral qui n'existe pas tel quel aux Etats-Unis ? Non. Les héritiers prétendent que l'utilisation de la citation créerait une forme de confusion dans l'esprit des spectateurs, qui pourraient être amenés à croire que William Faulkner est associé au film. 

Bien sûr, ils demandent des dommages et intérêts. Parce que Woody Allen a voulu rendre hommage à l'auteur.

Cette fois, a-t-on vraiment touché le fond ?

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