Selon de nombreux témoignages, recueillis sur Twitter et sur des sites spécialisés comme WebRankInfo, une partie non négligeable des abonnés de Free subirait depuis jeudi d'importants ralentissements de l'affichage de nombreux sites web. Tous affichent des publicités issues de Google Adsense, la plus grande régie publicitaire pour le web dans le monde. Or – sauf à ce que la publicité soit gérée au sein d'une iframe, tant que la requête visant le serveur Adsense n'est pas résolue, la page du site demandée ne s'affiche pas. Ce qui peut être long, très long… voire interminable.
Concrètement, l'attente due au problème de connexion avec Adsense se manifeste par une ligne au bas du navigateur, de type "en attente de pagead2.googlesyndication"…
L'impact du problème technique entre Free et Google (et plus précisément entre Free et le réseau DoubleClick utilisé par Adsense) est donc extrêmement fort. Il ne pénalise pas simplement Google, dont Adsense constitue la principale source de revenus, mais aussi tous les sites internet qui dépendent des publicités du géant américain pour vivre. Ils deviennent inaccessibles pour toute une partie de leur audience, ce qui leur crée un préjudice financier évident.
A ce stade, il est absolument impossible d'établir le moindre lien entre les problèmes rencontrés depuis jeudi par Adsense, et le conflit notoire qui existe depuis de nombreux mois entre Free et Google s'agissant de YouTube. L'opérateur et Google se disputent en effet pour savoir qui doit payer la facture de l'interconnexion permettant aux abonnés de Free de lire les vidéos hébergées par YouTube dans des conditions normales, sans qu'aucun des deux n'ait pour le moment saisi l'Arcep aux fins d'arbitrer leur litige.
En janvier 2012, Xavier Niel avait été jusqu'à encourager les abonnés de Free à utiliser Dailymotion plutôt que YouTube.
Tous les experts consultés par Numerama se refusent à établir un lien entre les deux affaires. Il semble en effet très difficile d'imaginer que Free ait volontairement bridé Adsense pour escalader le conflit et accentuer la pression sur Google, tant une telle décision serait lourde de conséquences. Y compris du point de vue juridique, puisque l'abus de position dominante serait patent.
Il s'agit plus certainement d'un problème technique d'interconnexion sur un point du réseau. Mais pour connaître avec plus de certitude l'origine du problème, il faudra attendre des éléments matériels. Nos lecteurs abonnés chez Free peuvent contribuer à l'identifier en réalisant un traceroute vers le site static.2mdn.net et en publiant les résultats en commentaire.
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