Les messages privés payants pourraient bientôt arriver sur Facebook. Le réseau social est en train de tester un nouveau mécanisme consistant à obliger un usager à payer une petite somme d'argent pour contacter un autre utilisateur. S'il se généralise, Facebook assure qu'il ne concernera que certains messages très spécifiques.

Bâti sur un modèle économique fragile, Facebook cherche en permanence à inventer de nouvelles sources de revenus. L'une des pistes actuellement explorées par le réseau social américain est la facturation de certains messages privés que les utilisateurs peuvent s'envoyer. Le site annonce en effet qu'un test est en cours afin d'évaluer la pertinence de cette fonctionnalité.

Il ne s'agit pas de rendre Facebook Messenger payant ni d'obliger chaque usager à verser systématiquement une petite somme d'argent à chaque fois que celui-ci veut envoyer un message privé à ses contacts. Le mécanisme vise, selon le site communautaire, à ajouter un nouveau critère permettant de déterminer la pertinence d'un message reçu. Car celui-ci peut arriver dans la boîte de réception ou être considéré comme du spam.

Si c'est le cas, le message est listé dans la catégorie "Autre". Facebook explique que plusieurs éléments sont pris en considération pour savoir si le message est valable et s'il mérite d'être placé dans la boîte de réception, plutôt que d'être marqué comme indésirable. Le site américain indique qu'il y a par exemple des critères sociaux : l'expéditeur et le destinataire sont-ils amis sur Facebook ? Ont-ils un contact en commun ?

D'autres critères sont techniques. Facebook étant une plateforme sociale, de nombreux spammeurs tentent de remplir les boîtes aux lettres des usagers de leurs annonces. Avec le temps, le site a élaboré des parades capables de bloquer la propagation de messages : ces parades portent sur l'analyse du corps du texte, sur la nature des liens, sur la formulation ou encore sur le profil de l'expéditeur.

Avec ce test, Facebook veut voir s'il est envisageable de rajouter un critère économique, c'est-à-dire payer une petite somme (ici un dollar) pour prendre contact avec quelqu'un dans des situations où les critères sociaux et techniques ne permettent pas d'évaluer la pertinence d'un message. Pour démontrer l'intérêt de son test, le site donne quelques exemples de situation :

"Si vous voulez envoyer un message à une personne dont vous avez suivi le discours à une conférence mais avec laquelle vous n'avez aucun contact commun, ou si vous voulez envoyer un message à quelqu'un concernant une offre d'emploi, vous pouvez utiliser cette fonctionnalité pour accéder à sa boîte de réception", explique le réseau social.

"Pour le destinataire, ce test lui permet d'être en contact avec des gens qui ont un message important à délivrer", poursuit-il. Sinon, pourquoi diable aurait-il versé un dollar pour envoyer un message vide de sens ? Interrogé par CNET, un porte-parole du site indique que pour le test, la disponibilité de cet outil est limitée à un petit nombre d'usagers américains.

Pour l'heure, Facebook assure que seules les personnes privées peuvent utiliser ce mécanisme. Il n'est pas prévu que les marques puissent y accéder. Du moins pour pour le moment, précise le porte-parole. Car le site pourrait bien être tenté d'ouvrir ce mécanisme d'une façon ou d'une autre aux sociétés pour qu'elles puissent délivrer leur message commercial directement auprès des usagers, en ciblant par exemple les internautes qui aiment leur page.

L'idée de faire payer certains mails pour renforcer la lutte contre le spam et éviter qu'un message important ne soit marqué comme indésirable n'est pas récente. Elle a été avancée par Bill Gates en 2004 et par Yahoo cinq ans plus tard. Le portail américain avait même annoncé le lancement de l'initiative CentMail… projet qui est jusqu'à présent resté lettre morte.

L'objectif alors affiché était de placer une barrière financière entre les internautes et les spammeurs. En effet, si verser une toute petite somme d'argent (1 centime par exemple) est indolore pour les internautes (bien qu'à terme, la facture peut vite s'alourdir), le tarif deviendrait insupportable pour les auteurs de pourriels, habitués à envoyer des dizaines de millions de messages publicitaires.

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