Sony Music a commercialisé quelques rares exemplaires d'une compilation de Bob Dylan, uniquement pour bénéficier de l'extension de la durée des droits de propriété intellectuelle prévue par une directive européenne qui entrera en vigueur en 2014.

Il fallait oser, et Sony l'a fait. Le New York Times rapporte que Sony Music a publié très discrètement juste après Noël un nouveau coffret de 4 CD dédié à Bob Dylan, produit à seulement une centaine d'exemplaires répartis chez des disquaires en Allemagne, en France, en Suède et en Grande-Bretagne. Mais l'opération ne vise pas à créer de la valeur par la rareté, même si des collectionneurs se l'arrachent déjà sur eBay à plus de 1000 euros. Le coffret, présenté comme la célébration de 50 ans de carrière, est en fait sous-titré "The Copyright Extension Collection Vol.I". Pourquoi ? Parce qu'elle ne vise qu'à repousser de vingt ans le moment où les enregistrements les plus vieux passeront dans le domaine public.

En effet, comme d'autres maisons de disques davantage préoccupées par la gestion de leurs vieux tubes mille fois rentabilisés que par le développement des succès de demain, Sony Music s'inquiète de l'entrée en vigueur début 2014 de la directive européenne qui a étendu la durée de protection des droits voisin des producteurs de disques de 50 ans à 70 ans après la date d'enregistrement. En effet, cette directive prévoit que ne pourront bénéficier de l'extension de la durée de protection que les chansons qui auront été commercialisées pendant les 50 années prévues initialement, donc d'ici fin 2013.

Aussi, pour éviter que des enregistrements jamais exploités datant de 1962 et 1963 n'entrent dans le domaine public, Sony a rouvert ses cartons et inséré certains des enregistrements dans la compilation anniversaire. Elle assure ainsi à Sony la possibilité de continuer à exploiter (ou plutôt ne pas exploiter) seule des enregistrements vieux d'un demi-siècle, qu'elle n'avait jamais jugé utile de rendre publics.

Cependant contrairement à ce peut laisser croire l'article du New York Times, il faut noter que l'expiration des droits voisins (du producteur et de l'artiste interprète) sur les chansons enregistrées n'implique pas une entrée complète dans le domaine public. Les droits d'auteur de celui qui a écrit les paroles et composé la musique restent valables, et s'imposeront encore 70 ans après la mort de Bob Dylan (pour les chansons qu'il a écrites et composées lui-même). Aussi, même si les enregistrements de Sony Music n'étaient plus protégés, il aurait fallu encore longtemps l'autorisation de l'auteur ou de ses futurs héritiers pour les exploiter.

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