Le syndicat national de l'édition (SNE) affûte ses armes pour combattre le piratage. Deux outils seront bientôt proposés aux membres : le premier consiste à tatouer numériquement les œuvres , tandis que la seconde vise à recenser les contenus illicites et adresser des notifications pour les retirer.

Fin 2011, le syndicat national de l'édition (SNE) avait écarté l'idée de recourir à l'Hadopi pour lutter contre le téléchargement illicite de livres numériques. À l'époque, la déléguée générale du SNE avait expliqué que le problème du piratage ne se posait pas encore vu l'importance du marché. Pas question, donc, de mobiliser beaucoup d'argent pour un secteur qui émerge à peine.

Est-ce à dire que le SNE ne fait rien contre le piratage ? Non. Plusieurs pistes sont étudiées depuis cette date, à commencer par le marquage des œuvres en utilisant un tatouage numérique et un dispositif visant à automatiser les notifications vers les sites pirates et obtenir le retrait de contenus partagés illégalement. Plusieurs prestataires avaient alors été approchés par le SNE.

Depuis, le syndicat a fait preuve d'une relative discrétion quant à ses intentions en matière de lutte contre le téléchargement illégal. Mais au détour d'un entretien accordé à Édition Multimédi@, le président du SNE a donné des nouvelles sur la stratégie qui sera suivie. Deux dispositifs seront prochainement proposés aux membres du SNE : Hologram Industries et Portail Protection Livres.

Le premier système est "une solution automatisée de notification pour le retrait des contenus illicites, qui repose sur technologie d'empreintes numériques", explique Vincent Montagne. Sur le site de l'entreprise, il est expliqué que la technologie mise en œuvre, baptisée Theraography, permet de reconnaître une œuvre en extrayant de l'information clé à partir d'un contenu multimédia.

"Elle est applicable aux différents formats de fichiers multimédias et permet de générer une empreinte numérique basée sur le contenu du fichier" et "permet de déterminer si un fichier, audio, vidéo, texte ou image est protégé ou s'il peut être distribué sur les sites de contenus générés par les utilisateurs. Elle empêche aussi la mise en ligne de contenus illicites".

Le second mécanisme se veut "complémentaire". Il "permet de recourir au portail initialement développé par l’association anglaise des éditeurs. Il s’agit de Portailprotectionlivres.com". Le portail est inaccessible à l'heure actuelle, mais selon un document (.pdf) du SNE, il donnera "accès à un moteur de recherche permettant de trouver les contenus illicites et d'adresser des notifications pour en demander le retrait".

Selon le SNE, "cette solution est déjà adoptée par de nombreux éditeurs au Royaume-Uni. Son coût, basé sur le chiffre d'affaires, est favorable aux petites maisons. L'intervention de l'éditeur est nécessaire à plusieurs étapes : pour lancer la recherche, vérifier l'illicéité du contenu trouvé et prendre la décision d'envoyer la notification. L'opération peut être menée en quelques clics".

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