Introduit avec le lancement d'iOS 5, Siri est un assistant personnel pour iPhone et iPad. Le logiciel permet à l'utilisateur de donner des instructions à haute voix, comme envoyer un message, fixer un rendez-vous ou passer un appel téléphonique. Siri permet aussi de faire des recherches sur le web : il suffit d'énoncer sa requête en parlant normalement et les résultats arrivent quelques secondes après.
En conséquence, Siri n'est pas si différent d'un moteur de recherche traditionnel. Tout comme Google, Bing (Microsoft) ou Yahoo, cette petite application est capable de répondre à des questions, si tant est que celles-ci soient comprises. Mais dans la mesure où Siri est amené à traiter de choses très personnelles, voire intimes, quelle est la politique d'Apple quant aux données traitées par le logiciel ?
Aujourd'hui, les trois principaux moteurs de recherche actuels ont une durée de conservation des données personnelles de 18 mois, alors que la CNIL recommande un délai de rétention n'excédant pas 6 mois. Au-delà de cette période, les journaux de serveur sont rendus anonymes. Mais entretemps, les moteurs ont eu connaissance des recherches effectuées par leurs utilisateurs pendant une très longue période.
Qu'en est-il de Siri ? Apple ne le dit pas. Dans l'accord de confidentialité rédigé par l'entreprise américaine, et analysé par Wired, les explications restent évasives. "Les données vocales plus anciennes qui ont été entrées dans Siri et qui ont été dissociées de l'utilisateur peuvent être conservées pendant un certain temps afin d'améliorer Siri ainsi que les autres produits et services d'Apple", peut-on notamment lire.
C'est ce flou qui pousse l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) à en savoir plus. Qu'entend Apple par "dissocier" et "un certain temps" ? Quelles sont les données qui sont utilisées dans le cadre de l'amélioration des autres produits et services d'Apple ? "La seule chose qui est sûre, c'est qu'on ne sait vraiment pas le devenir des données personnelles que nous avons confiées à Siri", déclare l'ACLU.
L'ACLU considère que ce sujet est important, parce que la nature même de Siri fait apparaître l'application comme un assistant ou comme un confident. Dès lors, il peut lui arriver de traiter d'informations vraiment privées. Or, les usagers ne s'en rendent pas vraiment compte lorsqu'ils l'utilisent : se montreraient-ils aussi bavards s'ils avaient conscience que leurs propos sont ensuite stockés sur les serveurs d'Apple ?
Interrogé par Wired, Apple n'a pas été en mesure d'expliquer immédiatement sa politique en matière de conservation des données personnelles lorsque celles-ci sont collectées via Siri. Politique qui n'est d'ailleurs pas facilement accessible : l'ACLU considère que la politique d'Apple en la matière est très difficile à atteindre depuis le site officiel. La foire aux questions, par exemple, ne contient aucun lien spécifique.
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