Le député socialiste Patrick Bloche, qui avait défendu la légalisation du téléchargement et du partage au moment des lois DADVSI et HADOPI, n'en fait plus mention. Celui que l'on présente comme un futur ministre de la Culture veut abroger la riposte graduée, mais sans mettre en oeuvre la proposition répétée à l'envi à l'Assemblée Nationale.

Le député socialiste Patrick Bloche, qui préside désormais la commission des affaires culturelles de l'Assemblée Nationale, et avait été avant cela le chef de file du groupe PS lors de l'opposition aux lois DADVSI et Hadopi, a accordé une longue interview aux Cahiers du Numérique, édités par l’Association Française des Editeurs de Logiciels et Solutions Internet (AFDEL). A cette occasion, le député a renouvelé ses attentes de la mission Lescure, qui doit rendre ses conclusions le lundi 13 mai.

La lecture de l'interview est moins intéressante dans ce que le député y dit, que dans ce qu'il ne dit plus.

En effet comme nous l'avions déjà remarqué au moment de son audition par Pierre Lescure, Patrick Bloche se montre toujours aussi sévère à l'encontre de la riposte gradué et de l'Hadopi, mais semble avoir abandonné toute idée de promouvoir la licence globale – malgré son évocation récente dans un rapport parlementaire qui paraît voir en elle la seule issue possible à long terme.

"J’attends de la mission Lescure qu’elle pose les questions essentielles et propose un certain nombre de pistes permettant ensuite au législateur de trouver les moyens de concilier financement pérenne de la création et  accès élargi aux contenus culturels", explique Patrick Bloche. "La mission doit réfléchir à de nouveaux modèles de financement substitutifs", "adaptés aux modèles économiques sectoriels". Mais en dépit des apparences, le député n'évoque plus une redevance globale, qui serait partagée entre les ayants droit au prorata des téléchargements dont leurs oeuvres bénéficient. Il s'agirait de nouvelles aides directes ou indirectes, mais la question de la légalisation du téléchargement et du partage d'oeuvres entre particuliers n'est plus abordée, alors qu'il s'agissait de la contrepartie essentielle demandée au moment de la défense de la licence globale (lors de DADVSI) ou de la contribution créative (lors d'Hadopi). 

"Une politique juste et cohérente a plus de chance d’être acceptée qu’une loi inutile et inefficace", prévient Patrick Bloche. Il estime que la loi Hadopi "doit être abrogée au bénéfice d’un retour au droit commun", c'est-à-dire au profit d'un retour aux seules lois de pénalisation de la contrefaçon, qui restent exorbitantes. "Il s’agit de développer aujourd’hui une approche positive et de prendre en compte la réalité des usages des internautes en libérant les catalogues et en rendant l’accès aux œuvres recherchées plus facile. En effet, plus l’offre légale se développera, plus le téléchargement illégal verra son attrait diminuer".

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !