Le W3C poursuit l'intégration des mesures techniques de protection (DRM) au sein du HTML 5. Baptisées extensions pour médias chiffrés, elles disposent désormais d'un nouveau statut au sein de l'organisme de normalisation. Une évolution qui a été condamnée par la FSF, qui s'oppose fermement à ce projet.

Mauvaise nouvelle pour tout ceux qui s'opposent à l'arrivée des DRM au sein du HTML5. Jeudi, le groupe de travail HTML au sein du World Wide Web Consortium (W3C) a décidé d'accorder le statut de première ébauche publique de travail (First Public Working Draft) à la proposition d'extensions pour médias chiffrés (Encrypted Media Extensions proposal).

La mobilisation récente contre cette initiative n'aura donc pas suffi, alors qu'elle s'est traduite par une pétition de plus de 25 700 signataires et par une journée mondiale contre les DRM spécialement consacrée à l'introduction future de menottes numériques au sein de la charpente même du web. Le W3C n'a en effet pas l'intention d'arrêter de travailler sur la protection du contenu.

Le directeur exécutif du W3C, Jeff Jaffe, a en effet expliqué dans un communiqué que l'organisme de normalisation va poursuivre dans cette direction malgré l'hostilité de plusieurs organisations et associations. Soucieux d'apaiser les esprits, Jeff Jaffe s'est efforcé d'expliquer les raisons pour lesquelles l'élaboration d'extensions pour médias chiffrés doit continuer.

"Nous aspirons tous à une expérience riche en provenance du web. Des arguments de principe en faveur de la protection des contenus commencent à souligner que le web doit être capable d'accueillir toutes sortes de contenus et qu'il doit être possible de compenser le travail créatif. Sans cette protection […], les propriétaires de contenus vont tout simplement priver le web ouvert de ce contenu-clé", explique Jeff Jaffe.

Sur le plan des principes, le W3C assure ne pas être favorable aux codecs propriétaires. Mais le pragmatisme commande de prendre en compte la réalité du terrain, quitte à intégrer des mécanismes "qui ne sont clairement pas ouverts", comme les DRM. "Le web ouvert doit s'en accommoder du mieux possible", jusqu'au jour où il sera possible de les remplacer. Si ce jour survient.

Les explications fournies par le W3C n'ont évidemment pas convaincu les opposants à l'arrivée des extensions pour médias chiffrés. La fondation pour le logiciel libre (FSF) a condamné la décision de l'organisme de normalisation d'attribuer un nouveau statut au projet. Mais tout n'est pas nécessairement perdu : il reste la possibilité d'arrondir les angles, en limitant la portée de cette spécification.

Le W3C rappelle que le statut de première ébauche publique de travail permet à chacun de passer en revue la spécification EME (Encrypted Media Extensions), de rejoindre le groupe de travail dédié au HTML et / ou celui consacré aux médias restreints. Reste à savoir si les opposants accepteront cette main tendue ou s'ils la considèrent comme un leurre.

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