Il faut avoir de l'humour, ou un certain culot. Mercredi, le ministre de l'intérieur allemand, Hans-Peter Friedrich, a profité du scandale suscité par les révélations d'Edward Snowden pour déconseiller l'utilisation de services web américains. "Quiconque craint que ses communications puissent être interceptées d'une quelconque façon ne devrait pas se rendre sur des serveurs américains", a-t-il conseillé. Mais c'est oublier que l'Allemagne elle-même réalise une interception massive des communications électroniques à travers le point d'échange DE-CIX à Francfort. En 2012, elle aurait intercepté et analysé le contenu de 900 000 e-mails.
Le programme PRISM mis en place par la NSA prévoit la collaboration active des principaux éditeur de services américains (Google, Microsoft, Apple, Yahoo, Skype, Facebook…), pour l'interception de communications de non-Américains situés hors des Etats-Unis. Mais les Européens pratiquent eux aussi des collectes massives de données de télécommunications, y compris en France, ou en Grande-Bretagne.
Toute l'hypocrisie repose sur le fait que chaque nation prétend ne pas espionner ses nationaux, mais les étrangers. Néanmoins, les informations passent de main en main à travers des accords de collaboration entre services de renseignement, ce qui rend la garantie très virtuelle.
Utiliser les services de cloud européens plutôt que les services de cloud américains n'apporte absolument aucune garantie sur la confidentialité des informations stockées. Seul le chiffrage, et si possible l'auto-hébergement des données, est une solution à préconiser.
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