Si vous projetez de passer par la Grande-Bretagne pour vos vacances, même s'il s'agit d'une simple escale, sachez que votre téléphone mobile peut être saisi et que ses données peuvent être intégralement copiées par les douanes, avant de vous être restitué. Le Telegraph rapporte en effet que faute de loi précise sur le sujet, la police des frontières britanniques s'est octroyée le pouvoir de saisir les mobiles de tout passager arrivant en Grande-Bretagne, par avion, bateau, voiture ou train, et de conserver une copie de toutes les informations inclues dans le téléphone, au nom de la lutte contre le terrorisme.
Ce pouvoir, qui est exercé de façon de façon totalement discrétionnaire, sans avoir besoin de justifier la saisie, sera au coeur du prochain rapport annuel rédigé par David Anderson QC, la personnalité indépendante chargée d'analyser les lois anti-terroristes de Grande-Bretagne, et de recommander des modifications législatives. Son rapport est remis chaque année aux ministres britanniques, et au Parlement.
David Anderson QC ne s'oppose pas à ce que les douanes puissent saisir des téléphones portables et même en copier le contenu, mais demande que ce pouvoir soit encadré de garanties pour les citoyens, et qu'il ne puisse plus être exercé simplement "à la tête du client". Si son avis est suivi d'effet, il faudra que la suspicion soit justifiée par des éléments concrets, comme c'est le cas pour les contrôles à l'intérieur des frontières britanniques — où les téléphones ne peuvent être saisis qu'en cas d'arrestation, laquelle doit elle-même être justifiée.
A l'heure où les téléphones mobiles contiennent de très nombreuses informations privées (photos personnelles, carnet d'adresses, historique des appels téléphoniques, documents, SMS, e-mails…), une telle protection paraît plus que nécessaire.
On ne sait pas, cependant, combien de touristes et hommes d'affaires ont été victimes d'une telle saisie abusive de leurs mobiles et de leurs données. Jusqu'à 60 000 personnes auraient été arrêtées aux frontières pour être interrogées par la police, mais le Telegraph dit ignorer combien ont dû confier leur smartphone.
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