Initié par Google en 2010, le mouvement des rapports de transparence a pris de l'ampleur avec les révélations estivales d'Edward Snowden. Si les géants américains du secteur high tech n'ont pas la possibilité d'en dire beaucoup, la législation les en empêchant, ils s'efforcent malgré tout à communiquer régulièrement quelques informations. Après Facebook en août, c'est au tour de Yahoo de s'y mettre.

Les grandes sociétés du secteur informatique ne peuvent plus guère y couper. Depuis les révélations d'Edward Snowden sur les liens entre les géants du net et les principales agences de renseignement occidentales, les premiers sont obligés de multiplier les "rapports de transparence" pour répondre aux inquiétudes des internautes. Même ceux qui ne sont pas concernés par PRISM suivent le mouvement.

À vrai dire, les premiers documents publiés par les entreprises high tech sont antérieurs aux publications estivales du Guardian et du Washington Post sur l'étendue de la surveillance électronique opérée la NSA. Ainsi, Google a commencé à communiquer sur le sujet au printemps 2010, tandis que Twitter s'est lancé  l'été dernier. Mais si le scandale n'en est pas à l'origine, il a accentué clairement la tendance.

Depuis cet été, d'autres services ont commencé à produire leur propre rapport. Facebook a ainsi publié son premier rapport en août et Yahoo vient de le faire.

Concernant la France, le portail web a reçu 1855 requêtes gouvernementales concernant 2373 comptes. Toutes n'ont pas été satisfaites : 324 demandes ont été rejetées (18 %), principalement pour des erreurs techniques ou juridiques dans la demande, tandis que 207 d'entre elles ont fait chou blanc (11 %), lorsqu'il n'y a aucune information à transmettre pour la période concernée (compte inactif par exemple).

Concernant les autres  requêtes, elles se répartissent entre celles ayant entraîné une communication sur des contenus créés, communiqués ou hébergés par l'utilisateur via les services de Yahoo et celles concernant des informations liées au compte, obtenues lors de sa création (mail de rechange, nom, position géographique, adresse IP, détails de connexion, factures, en-têtes de mail…).

Les informations liées au compte sont celles qui ont été le plus souvent transmises aux autorités françaises : 1121 demandes ont été satisfaites (60 %). En revanche, les requêtes en rapport avec le contenu (mails, historique de messagerie instantanée, photos, fichiers téléversés, répertoire, calendrier, publication…) ont représenté "que" 11 % de la totalité des demandes (203 cas).

Outre la France, Yahoo a produit des rapports personnalisés pour seize autres pays : l'Allemagne, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, l'Espagne, les États-Unis, Hong Kong, l'Inde, l'Irlande, l'Italie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, Singapour et Taïwan.

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