Google ambitionne de faire de chaque internaute une forme de média susceptible d’être rémunéré pour la publicité directe ou indirecte qu’il fait en faveur des produits et des services dont il diffuse des photos. Dans un long brevet de 40 pages (.pdf) que nous reproduisons intégralement ci-dessous, trop détaillé pour n’être qu’une idée sans lendemain, Google développe ainsi ce qui devrait bientôt apparaître sur son réseau social Google+.
La firme de Mountain View part tout d’abord d’un constat. « Le partage d’images est un aspect très populaire des réseaux sociaux« , remarque-t-il. « Les utilisateurs uploadent des images numériques de leurs enfants, de leurs animaux domestiques, ou d’eux-mêmes, pour les partager avec d’autres utilisateurs. Beaucoup de ces images uploadées incluent l’image d’un produit ou autre contenu liée à une marque ou un annonceur« . Google propose donc de faire de Google+ l’intermédiaire entre ces internautes et les annonceurs, pour que les derniers puissent rémunérer les premiers lorsqu’ils diffusent sur le réseau social des images qui font connaître un produit. De quoi inciter à en diffuser toujours davantage, et à mettre en avant les qualités des produits dans les photos publiées.
Le brevet précise en effet que les utilisateurs qui publient une photo pourront recevoir « un crédit » si cette photo attire l’attention ou si elle génère une conversation qui amène à acheter le produit. L’annonceur pourra décider de rémunérer l’internaute selon le nombre de visionnages des photos où apparaît son produit, selon le nombre de « sélections » de la photo par d’autres utilisateurs (les « +1 »), ou encore selon les conversations générées. A chaque type d’interaction correspondra une somme différente, fixée en récompense par l’annonceur.
De l’argent, ou des cadeaux
Outre de l’argent sonnant et trébuchant, Google prévient que ces récompenses pourront aussi prendre la forme de bons d’achat, cadeaux de fidélité, produits offerts, réductions, etc. Bien sûr, le réseau social touchera sa commission à chaque transaction, comme il le fait avec la publicité traditionnelle sur Internet à travers Google Adsense.
En pratique, lorsqu’il partagera une photo, l’utilisateur pourra « tagger » les régions où apparaissent des produits, pour faire un lien vers la page de l’annonceur. Soit l’internaute définit lui-même les zones de l’image concernées, soit un système automatisé détecte les produits dans les images et propose alors de les marquer (à l’instar de ce que prévoit Facebook avec Instagram). Les régions de l’image où figurent le produit seront alors cliquables pour accéder aux pages des annonceurs concernés.
Par ailleurs, il est précisé que les annonceurs pourront exploiter ces photos pour leurs propres besoins de communication, ce qui justifiera d’autant plus de rémunérer les auteurs de ces clichés.
Pour éviter les fraudes, Google prévient enfin qu’il sera possible de n’accepter dans les programmes de rémunération que les utilisateurs qui répondent à certains critères de crédibilité, notamment au regard du nombre de contacts actifs sur le réseau, ou de leur ancienneté. Il est aussi prévu un « score de performance publicitaire » pour ne rémunérer que les internautes dont les photos ont effectivement un impact sur la consommation des produits par leurs contacts.
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