Les navigateurs web devraient se placer du côté des industries du divertissement et soutenir leur combat contre le piratage sur Internet. C'est ce que pense Cary Sherman, le directeur de la Recording Industry Association of America (RIAA). À ses yeux, les technologies intégrées dans Firefox, Google Chrome, Internet Explorer, Safari et Opera sont en mesure d'indiquer à l'internaute si un site est licite ou non.
"Google mis des outils dans son navigateur Chrome qui alerte les usagers lorsqu'ils sont sur le point de se connecter à des sites potentiellement infectés. Ne devrait-on pas employer cette technologie pour prévenir les internautes se rendant sur des sites voyous ?", s'est demandé Cary Sherman. "Ou mieux encore Google peut utiliser une technologie similaire pour mettre en évidence ou d'identifier les sites qui sont autorisés".
En fait, il s'agirait d'étendre le système d'avertissement qui est déjà installé dans certains navigateurs, comme Firefox. Au lieu des messages classiques concernant la découverte d'un logiciel malveillant, des alertes pourraient apparaître sous cette forme "Suspicion de site illicite". Le navigateur pourrait alors bloquer la connexion au site. Ce dispositif pourrait se combiner avec une mise en valeur de l'offre légale.
"Imaginez si des liens menant à des contenus se trouvant sur des sites légaux étaient labellisés – directement dans les résultats d'une recherche – avec un logo certifiant que le site en question est sous licence et paie effectivement des royalties aux créateurs. Le message éducatif pourrait avoir un impact profond et positif sur le comportement des usagers", a-t-il ajouté.
La suggestion de la RIAA est manifestement moins radicale que celle formulée en 2011 par le directeur de l'IT-Politisk Forening. Ce dernier proposait que les navigateurs web – en tout cas les plus importants – intègrent un système de liste noire afin d'empêcher les internautes d'accéder à certains sites suspectés de favoriser les infractions au droit d'auteur. L'idée n'a finalement jamais vu le jour.
Les réflexions de la RIAA existent en France, notamment via un rapport Hadopi qui a été publié en début d'année. Dans celui-ci est évoqué le filtrage, avec la participation éventuelle des navigateurs. En outre, le rôle de Google dans la mise en avant de l'offre légales a aussi été débattu, afin de savoir si le premier moteur de recherche du monde – extrêmement populaire en France – devait sur-référencer les offres licites.
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