Alors que Twitter est beaucoup plus présent que Facebook dans les programmes "interactifs" des chaînes de télévision, grâce à sa capacité à fédérer très simplement les spectateurs autour d'un même hashtag événementiel, Facebook n'entend pas se laisser dépasser. Le réseau social a annoncé une série d'accords internationaux avec des chaînes de télévision pour permettre à ces dernières d'étudier la réaction des spectateurs sur Facebook, et de diffuser des messages publiés par les internautes.
En France, c'est TF1 et Canal+ qui sont les premiers partenaires à pouvoir utiliser deux API mises à leur disposition par Facebook.
Il s'agit d'un côté de Keyword Insights, qui permet aux chaînes de télévision de rechercher un terme ou une expression (typiquement un nom d'émission, de présentateur, d'invité, de rencontre sportive…), et d'obtenir des statistiques précises sur son volume d'utilisation, par genre, ville et tranche d'âge. Un compteur est incrémenté chaque fois qu'un utilisateur utilise le terme recherché dans son statut, sur un message, dans une légende de photo, ou dans le partage d'un lien. Les statistiques exploitent alors l'ensemble des posts de Facebook, y compris ceux qui sont publiés sous un statut privé et qui n'étaient donc pas visibles aux yeux de TF1 et Canal+ (ils ne seront toujours pas "lisible", mais les chaînes de télévision connaîtront leur existence).
L'objectif est bien sûr de permettre aux chaînes de télévision d'obtenir des données démographiques sur l'usage du "double écran" par leurs spectateurs, pour leur permettre de mieux vendre des publicités adaptées aux spectateurs qui y sont réceptifs. L'étude des données peut aussi permettre de réorienter les programmes pour mieux atteindre les cibles voulues.
D'un autre côté, Facebook ouvre l'accès à son API PublicFeed, qui permettra aux chaînes d'obtenir un flux en temps réel des nouvelles publications sur Facebook, pour les intégrer éventuellement à leurs programmes, et pour suivre en direct les conversations nées autour d'un programme TV. Cet outil-ci, en revanche, reste limité aux seuls messages ayant un statut public.
Des règles de discrétion imposées par le CSA
"Les programmes de TF1 sont ceux qui génèrent le plus de discussions et d’engagement de la part des téléspectateurs et des internautes. Nous sommes par conséquent très heureux d’intégrer à notre proposition digitale les dernières fonctionnalités de Facebook et de permettre à notre public de multiplier les interactions et les échanges autour de nos contenus premium", s'est félicité Olivier Abecassis, le directeur général de e-TF1.
Fabienne Fourquet, la directrice des Nouveaux contenus de CANAL+, explique aussi que "Facebook nous permet aujourd’hui d’avoir accès à de nombreuses données publiques sur les conversations autour de nos programmes, que nous aurons désormais la possibilité d’exploiter et de valoriser sur l’ensemble de nos chaînes". Il s'agira donc non seulement de Canal+, mais aussi de i>Télé, D8 et D17.
Rappelons toutefois qu'en principe, le CSA interdit aux chaînes de promouvoir Facebook ou Twitter lorsqu'il ne s'agit pas principalement de citer la source d'une information, mais que le gendarme audiovisuel a assoupli ses règles en début d'année. Désormais, le CSA "admet la référence nominative à un réseau social lorsqu'elle indique la source d'une information ou d'un témoignage, ainsi que le renvoi du public vers un réseau social s'il est ponctuel et discret, ne revêt pas de caractère promotionnel et est exempt d'incitation appuyée à se connecter". Toute exploitation des API de Facebook par TF1 et Canal+ devra donc se faire dans ces règles, en ce qui concerne les images diffusées sur les ondes. Tout ce qui est exploitation de Facebook sur les sites internet et applications respectifs des chaînes de télévision reste en dehors du champs de compétences du CSA, tant que le celui-ci ne devient pas aussi le gendarme du net.
Ailleurs dans le monde, des partenariats ont été signés avec ARD, ZDF et ProSiebenSat.1 en Allemagne, Channel 4 au Royaume-Uni, Danish Television (DR) au Danemark, EsporteIntertivo au Brésil, CBC au Canada, Star networks en Inde, et Discovery International.
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