Il ne sera bientôt plus possible d'installer une extension au navigateur Chrome qui n'a pas été préalablement validée et jugée conforme aux conditions contractuelles du Chrome Web Store par les équipes de Google. La firme de Mountain View a annoncé jeudi qu'à partir du mois de janvier, les nouvelles versions de Chrome sous Windows interdiront l'installation de toute extension qui n'est pas référencée sur Chrome Web Store, la plateforme de centralisation des extensions du navigateur.
Si la décision est prise officiellement pour des raisons de sécurité, pour mettre fin à l'installation d'extensions malveillantes, elle a sans doute aussi voire surtout des arrières-pensées commerciales.
En effet, elle confie à Google le contrôle de l'écosystème Chrome, avec la possibilité de transformer le Chrome Web Store en boutique d'applications payantes (le service ressemble déjà furieusement à un App Store, mais sauf erreur de notre part, tout y est pour le moment gratuit). Ainsi, même s'ils jugent par exemple que les commissions exigées par Google sont trop élevées, les développeurs n'auront d'autre choix que de passer par la plateforme de Google, ou de tirer un trait sur toute la clientèle utilisatrice de Chrome. Un phénomène déjà bien connu avec les éditeurs d'applications iOS, soumis aux bons vouloirs d'Apple.
Par ailleurs, les développeurs qui ne peuvent plus distribuer leurs extensions en indépendants devront désormais nécessairement obéir aux conditions d'utilisation imposées par Google. Or peut-être qu'un jour Google trouvera qu'il n'est plus tout à fait dans son intérêt d'autoriser une extension comme AdBlock, qui bloque la publicité des sites internet, alors que l'une des clauses du contrat interdit toute extension qui "enfreindrait sciemment les conditions d'utilisation d'une tierce partie", ou qui "entraverait (…) les données ou d'autres biens ou services appartenant à un tiers". Google a déjà par le passé interdit des bloqueurs de publicité.
Les conditions d'utilisation de Chrome Web Store interdisent également aux développeurs toute extension qui "enfreindrait les droits de propriété intellectuelle d'autrui", ou qui "permettrait le téléchargement non autorisé de contenu ou de médias en streaming", quand bien même la loi autorise la copie privée.
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