Outre-Atlantique, l'évolution et la popularité du Bitcoin sont suivies avec grand intérêt. Alors que le cours de la monnaie électronique et décentralisée connaît une véritable envolée (il a dépassé cette semaine le seuil historique des 650 euros pour un Bitcoin), la commission sénatoriale sur la sécurité intérieure et les affaires gouvernementales a voulu connaître l'analyse de plusieurs organismes gouvernementaux.
Ainsi, les avis de trois départements (sécurité intérieure, justice et trésor), du régulateur des marchés financiers (Securities and Exchange Commission) et de la banque centrale des États-Unis (Réserve fédérale) ont été recueillis ces jours-ci. Il ressort que tous observent de très près le Bitcoin, mais que leur opinion sur cette monnaie électronique et décentralisée est loin d'être homogène.
Aux yeux du département du trésor, l'utilisation d'une monnaie numérique peut être légitime. Même avis pour le département de la justice, qui a le FBI sous ses ordres. "L'approche du FBI pour les monnaies virtuelles est guidée par une reconnaissance du fait que les systèmes de paiement en ligne, à la fois centralisés et décentralisés, offrent des services financiers légitimes".
Évidemment, cela ne veut pas dire que le FBI ne prend aucune mesure. La police fédérale américaine a ainsi mis sur pied un groupe de travail relatif aux menaces émergentes liées aux monnaies virtuelles (Virtual Currency Emerging Threats Working Group). Car ces organismes, s'ils n'ont pas une vision négative du Bitcoin, doivent dans le même temps combattre les transactions illégales.
D'ailleurs, les autorités sont déjà intervenues dans des affaires impliquant le Bitcoin. En juin, l'agence anti-drogues américaines, la DEA, a procédé à des saisies dans le cadre d'une opération menée contre un utilisateur du site Silk Road, surnommé l'eBay de la drogue. Peu après, cette place de marché a été fermée par le FBI. Celle-ci a depuis ouvert, à une autre adresse TOR.
Des cinq organismes interrogés par la commission sénatoriale, c'est le département de la sécurité intérieure qui a tenu le discours le plus radical vis-à-vis du Bitcoin. Aux yeux du ministère, "l'anonymat du cyberespace offre une occasion unique pour les organisations criminelles de blanchir d'énormes sommes d'argent non détectées". Il recommande ainsi d'avoir une "posture agressive".
Au final, les commentaires des divers organismes interrogés par la commission sénatoriale sont plutôt nuancés. Ils notent en effet l'existence d'une utilisation tout à fait légitime de cette monnaie électronique (et des autres) et rappelle que celle-ci peut aussi servir à faire des transactions illicites. Exactement comme une n'importe quelle autre monnaie dépendant d'un émetteur central, comme le dollar ou l'euro.
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