Les 29 et 30 décembre prochain, le président François Hollande se rendra en Arabie Saoudite pour y rencontrer le roi Abdallah, et discuter d'importants contrats d'armement portant sur plusieurs milliards d'euros. "Une visite d'Etat à très, très gros enjeux pour l'industrie de défense française", note La Tribune. De quoi décourager le rappel des valeurs universelles des Droits de l'Homme, dont la France semble parfois renoncer à faire son premier produit d'exportation.
Dans les prisons saoudiennes croupit en effet, depuis le 17 juin 2012, le blogueur Raif Badawi, fondateur en 2008 d'un site intitulé "Free Saudi Liberals", sur lequel il critiquait certaines figures de l'autorité religieuse en Arabie Saoudite, et demandait une libéralisation morale du pays. Il a été arrêté et mis en accusation pour avoir "insulté l'islam à travers un moyen de communication électronique". Depuis le mois de décembre, il est aussi accusé du crime d'apostasie, c'est-à-dire de renoncement public à la religion. Un crime passible de peine de mort. Il avait interdiction de quitter le pays depuis 2009.
Le 17 décembre 2012, un tribunal de Djeddah avait renvoyé devant un tribunal supérieur l'accusation d'apostasie, qu'il ne pouvait juger lui-même. Le 22 décembre 2012, le Tribunal Général de Djeddah avait décidé de poursuivre l'affaire, en renvoyant lui-même l'affaire devant un tribunal inférieur. Le 30 juillet 2013, Badawi a été condamné à 7 ans d'emprisonnement et à 600 coups de fouet pour avoir créé un site internet qui "viole les valeurs islamiques et propage la pensée libérale", et la fermeture du blog a été ordonnée. Un appel a été interjeté.
Finalement, ce jeudi 26 décembre 2013, la femme de Raif Badawi — qui s'est exilée au Liban avec ses trois enfants — indique à CNN qu'un juge a confirmé l'accusation d'apostasie, et que son mari risque donc toujours la peine de mort.
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