Nota : cet article est exceptionnellement rédigé à la première personne.
A-t-on cette fois franchi les limites du tolérable ? Dans un article réalisé aux débuts de l'affaire Dieudonné, j'avais expliqué que la quenelle n'était pas un geste antisémite pour beaucoup d'internautes qui l'avaient repris, mais un geste "antisystème" sans rapport avec le judaïsme ni même le sionisme. Hélas, ce ne fut pas le discours de la quasi totalité des médias et responsables politiques, qui accusèrent d'antisémitisme de très nombreux internautes qui reprenaient le geste de la quenelle dans des contextes et des revendications extrêmement variées.
Au lendemain de la vidéo du 1er janvier publiée par Dieudonné, dans laquelle il disait ne pas vouloir choisir entre nazis et juifs, j'avais dénoncé le fait que Dieudonné reprenne la popularité antisystème du geste dans un discours cette fois-ci clairement antisémite à mes yeux.
Mais j'ai aussi, systématiquement, dénoncé la censure. Non seulement par conviction que la censure est toujours une lâcheté contreproductive, mais aussi parce qu'après avoir beaucoup travaillé le sujet, j'ai acquis l'intime conviction que Dieudonné est un antisioniste extrémiste, mais pas un antisémite. La meilleure réponse qu'il ait faite pour s'expliquer étant, selon nous, ces 5 minutes dans une conférence de presse.
Je fais donc partie de ceux (rares, c'est vrai) à avoir publiquement critiqué la censure du spectacle, et avoir surtout modéré les accusations portées contre Dieudonné et son public. En particulier sur Twitter.
Un comportement fautif qui me vaut d'avoir été diffamé sur le site israélien JSSNews.com, qui prétend que je serais l'auteur d'une "quenelle au juif Roman Polanski". Mon nom figure en toutes lettres dans l'article qui dénonce des "nazis", ainsi que ma profession, "fondateur de Numérama.com". Le seul tout petit problème étant que ça n'est absolument pas moi sur cette photo (je n'ai d'ailleurs jamais fait de quenelle, mais c'est un détail) :
Voici ma vraie tête, pour ceux qui auraient besoin d'une référence (c'est vrai que nous sommes tous les deux aux cheveux courts et un peu barbu) :
Depuis notre contestation, seule la mention relative à Numerama et la référence à mon compte Twitter a disparu. Sans que j'obtienne la moindre excuse de JSSNews, d'ailleurs (mise à jour : des excuses ont été mises en ligne. Selon JSSNews, "c’est notre première erreur, ce qui fait une marge de 0.50% d’erreur sur un peu plus de 150 personnes identifiées"). Ni que mon commentaire demandant la rectification soit publié. Reste un nom, une adresse e-mail (pas la mienne), et la photo. Peut-être parce qu'il s'agit d'un homonyme. Peut-être pas.
Dans mon cas, l'accusation mensongère est certes infamante et très désagréable (une plainte va être déposée dans les prochaines heures, pour le principe), mais elle n'aura que peu de conséquences. J'ai la chance d'avoir une présence en ligne suffisamment forte pour que l'association de mon nom à un listing de prétendus nazis sur un site israélien ne porte pas (pas trop) préjudice à ma réputation. J'ai aussi la chance d'être mon propre employeur, grâce au succès que vous accordez à Numerama, et donc ne pas avoir à craindre qu'un recruteur "googlise" mon nom et croit à ces infamies.
Mais si j'ai été dénoncé à tort, combien d'autres le sont pour qui le préjudice sera bien plus important ? Combien vont craindre pour leur intégrité physique, à être ainsi dénoncés à la vindicte populaire (que ce soit à tort ou pas, d'ailleurs, peu importe) ?
Guillaume Champeau, apprenti-nazi
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