En décembre 2012, l'Elysée avait dévoilé son nouveau site internet Elysee.fr, qui manifestait dans ses conditions d'utilisation le refus de diffuser les photos officielles sous licence libre, même si les clichés du chef de l'Etat et de ses activités protocolaires relèvent du patrimoine historique et donc, au moins dans l'esprit sinon en droit, du domaine public.
"Toute représentation ou reproduction même partielle faite sans le consentement de la Présidence de la République ou des auteurs et de leurs ayants-droit est illicite", affirme le contrat imposé aux concitoyens par l'Elysée. Alors qu'aux Etats-Unis la Maison Blanche a montré l'exemple en diffusant par défaut toutes ses photos officielles sous licence Creative Commons, la maison présidentielle française a préféré céder aux exigences des agences photos, effrayées que des images officielles publiées sous licences libres deviennent une concurrence redoutable aux clichés qu'elles vendent aux journaux et magazines.
Ce choix permet aussi de contrôler l'information, en choisissant qui peut utiliser les photographies officielles, et qui ne ne le peut pas.
Or le fait de rejeter les licences libres pour les photos officielles a une conséquence immédiate, qu'illustre l'anecdote relevée par Le Lab Europe 1. Ils ont en effet remarqué que dès la confirmation officielle de la rupture entre François Hollande et Valérie Trierweiler, les équipes web de l'Elysée ont fait le ménage sur le site de l'institution pour supprimer la section dédiée à l'ancienne Première Dame, et surtout supprimer toutes les photos.
Plus de 600 photos qui, faute d'avoir été publiées sous licence libre, ne pourront être ressorties pour les besoins éventuels de mémoire historique que 70 ans après la mort du photographe de chacune des photos, si tant est que la loi n'évolue pas d'ici là. C'est donc en assumant une forme de piratage citoyen que Le Lab Europe 1 a décidé de conserver la mémoire des photos officielles de Valérie Trierweiler. Statut ou pas, l'ancienne compagne de François Hollande fait effectivement partie de l'histoire de l'Elysée, et donc de l'Histoire de France. Quelle que soit la place que réservera l'Histoire à cette histoire.
"Soyons clairs : nous ne disposons d’aucune autorisation pour le faire, et les photos, théoriquement, sont soumises au copyright de la présidence de la République. Nous estimons toutefois que leur valeur informative mérite cette publication non-autorisée", assume Le Lab.
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