Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a préféré soutenir "l'engagement associatif" plutôt que "l'éducation numérique", en tant que Grande Cause Nationale 2014. Un échec pour la CNIL qui s'était beaucoup investie.

C'est sans doute une mauvaise nouvelle pour le député Malek Boutih, qui avait dit vouloir "reprendre le contrôle d'Internet", et qui faisait partie des quelques soutiens politiques au projet. La présidente de la CNIL Isabelle Falque-Pierrotin y avait pourtant mis beaucoup d'énergie, et avait réuni autour d'elle plus d'une quarantaine d'organisations publiques ou privées. Mais en dépit de la pression exercée et de l'optimisme affiché — qui laissait même penser que ça n'était qu'une formalité, l'éducation au numérique ne sera pas la Grande Cause Nationale 2014.

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a préféré accordé ce label à "l'engagement associatif", qui succède ainsi à l'illettrisme (2013), l'autisme (2012) ou encore la lutte contre la solitude (2011). "Le Premier ministre a voulu ainsi valoriser et promouvoir le rôle des associations et de l’engagement bénévole dans notre société", explique Matignon. "La France compte en effet 16 millions de bénévoles associatifs, auxquels s’ajoutent 1,8 millions de salariés d’une association, soit 8 % du nombre total de salariés".

Concrètement, l'octroi du label Grande Cause Nationale permettra aux associations membres du mouvement d'obtenir des diffusions de spots gratuits sur les antennes de France Télévisions et Radio France, pour obtenir un accroissement des dons. Une bonne idée au moment où la crise des finances publiques impose de baisser le montant des subventions.

Avec l'éducation au numérique, la CNIL souhaitait "promouvoir une approche globale et de développer une véritable pédagogie du numérique pour permettre à chacun d’entre nous de devenir un citoyen numérique informé et responsable, capable de profiter des potentialités de cet univers et d’y exercer de manière effective ses droits et devoirs".

Dans la lutte d'influence que se livrent la CNIL, l'Hadopi et le CSA dans la régulation des pratiques sur Internet, l'octroi du label aurait certainement permis à la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés de faire valoir sa compétence à aller au delà de de la simple défense des données personnelles, pour adresser des problématiques plus larges.

Pour appuyer son dossier, l'autorité administrative et ses partenaires avaient notamment projeté la création d'une plateforme collaborative de contenus gratuits, la création de modules éducatifs pour les 6-12 ans, ou encore la réalisation de courts-métrages en partenariat avec France Télévisions. Il était également prévu "un événement d'envergure nationale", qui devait être annoncé très vite après l'octroi du label. Peut-être sera-t-il tout de même organisé.

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