En difficulté sur le plan intérieur, notamment à cause d'une inflation galopante, le gouvernement vénézuélien est accusé de censurer les images circulant sur Twitter dans le but de cacher à sa population l'ampleur des protestations.

Les relations se tendent entre Twitter et les autorités vénézuéliennes, dans un contexte où la république bolivarienne fait face depuis quelques semaines à un important mouvement protestataire qui mobilise en particulier les étudiants. Selon le réseau social américain, le gouvernement de Nicolás Maduro a donné des instructions pour censurer la diffusion de certains contenus.

Dans un courrier électronique adressé à l'AFP, un porte-parole du site communautaire a expliqué que "des images de Twitter sont actuellement bloquées au Venezuela. Nous pensons que c'est le gouvernement qui les bloque". Cette censure manifeste a été constatée par des utilisateurs vénézuéliens eux-mêmes, qui n'ont pas pu charger les images du réseau social (comme les avatars par exemple).

Il s'agirait pour le gouvernement de canaliser le mécontentement des opposants en cachant à la population l'ampleur de la crise. Le pouvoir ne veut pas en effet que les réseaux sociaux incitent d'autres personnes à descendre dans la rue et persuadent celles déjà engagées dans les manifestations à poursuivre (ou à durcir) leur action. Sans doute Caracas a-t-elle en tête les évènements du printemps arabe…

D'ailleurs, les chaînes de télévision locales n'ont pas diffusé les images des manifestations. Et celles qui ont osé couvrir ces troubles, causés par une très forte inflation, des pénuries touchant les denrées alimentaires et une insécurité constante, n'étaient plus accessibles par les câblo-opérateurs qui les diffusaient, comme NTN24.

Dans sa fiche consacrée au Venezuela, l'association Reporters Sans Frontières rappelle que "la liberté de l'information, déjà fortement limitée sous Hugo Chávez, est sous attaque constante depuis l’arrivée de son successeur, Nicolás Maduro, au pouvoir. Une véritable campagne est menée à l’encontre de tout média osant publier de l’information considérée comme ‘subversive’ par le pouvoir en place".

À cause de sa politique, le Venezuela a d'ailleurs été classé dans la liste des pays sous surveillance par l'ONG, rejoignant des pays comme la Biélorussie et les Émirats Arabes Unis, mais aussi, et c'est plus ennuyeux, des nations comme l'Australie, la Corée du Sud et la France (les lois Hadopi et Loppsi, l'affaire Wikileaks sont quelques-unes des raisons ayant abouti à ce résultat).

Ce n'est pas la première fois qu'un accrochage survient entre Nicolás Maduro et Twitter. Depuis son accession au pouvoir, le successeur de Hugo Chávez avait par exemple mis en cause le réseau social suite à la perte de plusieurs milliers d'abonnés sur son compte Twitter. Le nouveau président avait alors laissé planer l'hypothèse d'un complot venu de l'étranger et fomenté contre lui.

( photo : CC BY Fabio Rodrigues Pozzebom/ABr )

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