Voilà une idée originale, peu coûteuse, qui pourrait inspirer d'autres entreprises. Aux Etats-Unis, HP a décidé d'offrir 25 dollars à tous ses employés, pour qu'ils les prêtent à des entrepreneurs pauvres de pays en développement.
La somme peut paraître dérisoire, mais avec des prêts additionnés sur un même projet, elle peut changer des vies dans des pays où le revenu moyen (et donc la capacité d'investissement) est très faible. Selon les chiffres du Fonds Monétaire International, le "produit intérieur brut annuel par habitant en parité de pouvoir d'achat", qui permet d'évaluer le revenu de chaque habitant, est ainsi de seulement 180 dollars par an au Burundi, 186 dollars au Congo, 226 dollars au Liberia… Même des pays que l'on peut croire mieux lotis que d'autres, comme la Côte d'Ivoire (1036 dollars), le Kenya (809 dollars) ou l'Ukraine (2999 dollars), ont des revenus par habitant extrêmement faibles par rapport aux 41 000 dollars en France, ou aux 109 000 dollars du Luxembourg, recordman mondial.
L'opération est réalisée en partenariat avec l'association de micro-crédits Kiva Les employés qui recevront les 25 dollars à prêter ne pourront les "dépenser" que sur la plateforme de Kiva, pour les projets qui y sont présentés par des entrepreneurs du monde entier.
Un intermédiaire avec des prêteurs sur place
Par exemple, actuellement, une femme du Kirghizistan demande un prêt de 1950 dollars pour pouvoir étendre son élevage de moutons. Au Kosova, une couturière veut emprunter 2 000 dollars pour acheter une machine à coudre. En Iraq, un commerçant demande un prêt de 3000 dollars pour payer son loyer annuel et s'offrir un volet roulant pour protéger sa boutique.
Ce sont en grande majorité des femmes (actuellement 3000 contre 1400 hommes) qui portent des projets. Selon les chiffres de Kiva, qui a séduit plus d'un million de prêteurs depuis 2005, près de 99 % des prêts seraient remboursés, ce qui ferait pâlir d'envie les banques occidentales. Le montant moyen des prêts est de 415 dollars.
Mais le fonctionnement de Kiva est trouble. Le site de l'organisation ne dit rien, par exemple, des frais prélevés directement ou indirectement par l'association auprès des bénéficiaires des prêts. De plus, Kiva ne prête pas directement l'argent mais met en relation les prêteurs avec des "partenaires de terrain", qui recherchent les entrepreneurs et leur accordent le prêt, à un taux d'intérêt qu'ils déterminent (si l'on en juge par le tableau comparatif, les taux déclarés sont toutefois très faibles).
Les internautes qui envoient de l'argent par Kita ne touchent quant eux aucun intérêt. Au mieux, et le plus souvent, ils récupèrent l'argent qu'ils avaient prêté. Rien de plus.
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