Le Pape François ne s'inscrira pas sur Facebook. L'archevêque Claudio Maria Celli, qui occupe le poste de président du conseil pontifical pour les communications sociales, a en effet expliqué à Quartz que le souverain pontife restera à l'écart du réseau social pour éviter que les publications officielles du chef de l’église catholique ne soient gâchées par des commentaires déplacés d'autres internautes.
Selon le magazine américain, des représentants de Facebook ont pourtant fait le déplacement jusqu'à Rome pour inciter le Vatican à ouvrir une page officielle dédiée au Pape François, estimant qu'un leader religieux de cette envergure ne pouvait pas rester à côté du site communautaire. D'autant plus que l’église n'est pas fondamentalement opposée à ces plateformes, en témoigne sa présence sur Twitter.
Le pape est sur Twitter
Le Pape François est en effet présent sur Twitter (son compte français est Pontifex_fr). Un compte a en effet été ouvert en décembre 2012 par son prédécesseur (bien que l'envoi du tout premier tweet par un pape date en réalité du mois de juin 2011, via le compte dédié à la communication du Vatican) et a été remanié en février 2013 lorsque Benoît XVI a renoncé à sa charge.
"La présence du pape sur Twitter est absolument normale", expliquait à l'époque Antonio Spadaro, le directeur de la revue jésuite Civilta Cattolica, dans La Croix. "Tant de responsables religieux sont déjà sur Twitter !… Cette présence est tout à fait adaptée aux nouveaux modes de communication dans lesquels vit l’homme contemporain".
"Nous savons bien comment un message sur Twitter peut être “retwitté” et ainsi indéfiniment partagé, commenté. Benoît XVI, à sa façon, pourra ainsi diffuser et partager à l’infini le message évangélique (…) Autrefois, les institutions transmettaient des contenus. Désormais, on ne transmet plus, mais on partage", ajoutait-il.
Pourquoi le Vatican préfère-t-il Twitter à Facebook ?
La différence entre Facebook et Twitter
En fait, la différence réside dans la façon dont sont affichées les réponses aux publications. Sur Twitter, celles-ci ne sont pas directement visibles par les internautes : il faut se rendre en effet sur l'un des neuf comptes officiels du pape, puis choisir un message en particulier pour voir les réactions des autres membres. Celles-ci étant un peu "cachées", elles ne sont pas vraiment problématiques.
Dans le cas de Facebook, c'est différent. Sur une page ou un profil, une partie des réponses envoyées sous un statut officiel est directement visible par les visiteurs. Autrement dit, si des remarques désobligeantes sont écrites sous une publication, celles-ci ont une petite chance d'être vues par d'autres… et peuvent alimenter une bataille dans les commentaires entre "pros" et "antis".
En la matière, le Vatican a de l'expérience. En effet, sa page Facebook consacrée à sa communication donne parfois lieu à des discussions emportées, à des messages d'insultes et ainsi de suite. Selon le Saint-Siège, une équipe de modération s'efforce de retirer toutes les interventions vraiment désobligeantes ou obscènes, tout en laissant les critiques polies et argumentées.
Une page papale, si elle était effectivement ouverte, aurait une surface médiatique bien plus importante qu'une page du Vatican. Les ennuis que rencontre cette dernière seraient démultipliés sur le profil officiel du Pape François. Bref, le jeu n'en vaut pas la chandelle même en renforçant l'équipe de modération. Tant pis pour les ouailles qui seraient sur Facebook et non sur Twitter.
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