Arnaud Montebourg annonce l'assignation en justice du site de réservation hôtelière Booking.com, qu'il accuse d'imposer des clauses inacceptables aux hôteliers. Ces derniers doivent en effet s'aligner sur les tarifs affichés sur le portail, les empêchant ainsi de faire jouer la concurrence en affichant des prix plus attractifs sur leur propre site.

Arnaud Montebourg s'est trouvé un nouveau cheval de bataille : les portails de réservation en ligne. Le ministre de l'économie, du redressement productif et du numérique vient en effet d'engager, au nom de l'État, une "action contentieuse" contre le site néerlandais Booking.com, qu'il accuse d'avoir imposé des clauses illicites de "parité tarifaire" aux hôteliers, empêchant ces derniers de proposer des tarifs plus attractifs.

Ces conditions "figurant dans les contrats de Booking interdisent notamment aux hôteliers de proposer directement aux consommateurs des tarifs plus attractifs que ceux qu'ils proposent sur leur site". Concrètement, les prix doivent être équivalents partout, empêchant de fait les professionnels du secteur de se démarquer des centrales de réservation de prestations hôtelières.

Dans son communiqué (.pdf), le ministère dirigé par l'ancien député considère qu'il s'agit tout simplement de clauses qui entravent "significativement la liberté commerciale et tarifaire des hôtels", justifiant dès lors une assignation à comparaître devant le tribunal de commerce de Paris. Et l'administration de rappeler que Booking n'est pas le premier dans cette situation. Expedia a aussi été assigné en justice.

Arnaud Montebourg ne dit pas qu'il faut s'opposer au principe des centrales de réservation, mais il estime que l'attitude de ces dernières "nuit à la compétitivité du secteur hôtelier, qui est privé d’une possibilité de s’affranchir des commissions versées à Booking, et aux consommateurs, qui ne peuvent pas faire jouer la concurrence entre les différents canaux de distribution et obtenir ainsi de meilleurs tarifs".

Si le tourisme est plutôt de la responsabilité de Fleur Pellerin au sein du gouvernement Valls, Arnaud Montebourg considère qu'il a son mot à dire dans la mesure où cette affaire implique des "opérateurs de plateformes du secteur numérique" et soulève des problématiques relatives à la "souveraineté" et à la "régulation des principales plateformes numériques".

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