Depuis la fin de l'année 2013, les nouveaux abonnés à internet en Grande-Bretagne subissent une censure par défaut du web imposée par le gouvernement, par l'intermédiaire des FAI qui doivent activer des filtres au coeur de leur réseau. Pour désactiver cette censure, les clients doivent en faire une demande explicite auprès de leurs FAI, avec tous les risques de fichage que la démarche implique. Il est prévu que d'ici la fin de l'année, la censure soit imposée par défaut à tous les abonnés, nouveaux comme anciens.
Initialement, le filtrage devait uniquement concerner les sites pornographiques, afin d'éviter que les enfants ne puissent y accéder en utilisant l'accès à internet de leurs parents. Mais comme l'on s'y attendait, le blocage par défaut a été très vite étendu aux sites de contenus piratés, et à une multitude de catégories de sites que les FAI peuvent désormais proposer à leurs clients de bloquer, selon un schéma de censure à la carte qui dépend du type de forfait choisi par l'abonné (au titre du contrôle parental) : censure des sites de rencontre, de paris d'argent, de drogue, d'éducation sexuelle, de "haine", de hacking,…
96 % des sites censurés ne sont pas des sites pornographiques
C'est exactement le même type de filtrage que celui que veut mettre en place le CSA en France, et qu'il pourra faire avec plus de facilité s'il obtient les pouvoirs de l'Hadopi.
Or l'impact est énorme. Selon Open Rights Group, qui a mis en place un outil en ligne pour tester le blocage des sites internet en Grande-Bretagne, sur les 100 000 sites internet les plus visités (selon le classement Alexa), 19 000 sont bloqués par au moins un des opérateurs télécoms, sur le fixe ou le mobile.
Comme le fait remarquer Techdirt, le choix des catégories à bloquer par défaut ne répond même pas à la moindre logique de protection des internautes. "Alors que la Grande-Bretagne travaille dur pour faire que la pornographie et le piratage restent bloqués, le blocage de réelles menaces techniques (malware, phishing, etc.) contre les appareils des utilisateurs reste complètement optionnel, et dans la plupart des cas, n'est pas implémenté", accuse le site.
"Le respect des souhaits du gouvernement a pratiquement fait disparaître un cinquième des sites les plus populaires sur Internet, et la pornographie n'en représente que 4 %".
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