À Toulouse, le personnel de la ville a procédé à la migration de nombreux postes de travail afin de remplacer la suite bureautique propriétaire Microsoft Office par une solution libre. Cette bascule vers LibreOffice a permis de faire économiser à la ville pas moins d'un millions d'euros en trois ans.

Dans un plaidoyer inattendu en faveur du logiciel libre, Fleur Pellerin s'était distinguée l'année dernière en listant les multiples avantages que ce type de programme procure aux usagers, à l'occasion d'une réponse à un député. En particulier, l'ancienne ministre en charge de l'économie numérique avait noté que "les logiciels libres présentent des avantages certains pour la maîtrise des dépenses informatiques de l'État".

En réalité, l'État n'est pas la seule collectivité publique à jouir des bienfaits du logiciel libre. Un exemple récent vient d'être donné par la ville de Toulouse sur Slashdot, qui a pu économiser un million d'euros sur trois ans grâce à LibreOffice, une suite bureautique libre et gratuite, qui remplace désormais les solutions propriétaires de Microsoft qui étaient auparavant utilisées.

Un million d'euros

Erwane Monthubert, qui était responsable de la mise en œuvre la politique informatique à Toulouse jusqu'en avril dernier, a d'ailleurs déclaré :

"Les licences logicielles pour les suites bureautiques coûtent à Toulouse 1,8 million d'euros tous les trois ans. La migration nous a coûté environ 800 000 euros, en partie à cause de certains développements. Un million d'euros a donc bien été économisé au cours des trois premières années [suivant la migration, ndlr]. C'est une démonstration convaincante dans le contexte actuel des finances publiques locales".

La situation de Toulouse rappelle un cas similaire survenu à l'étranger. En Allemagne, la ville de Munich a engagé en 2006 un plan de migration de ses postes de travail pour remplacer Windows par Linux. Sur la seule année 2012, la commune a économisé 6,8 millions d'euros en évitant d'acquérir les licences vendues par Microsoft. Sans parler de la gendarmerie nationale, qui a opté pour Ubuntu.

Les limites de la migration

Bertrand Serp, qui a remplacé Erwane Monthubert, ne dit pas le contraire, avec toutefois une nuance importante. "L'adoption du logiciel libre a un coût. On estime que la réduction des coûts peut être efficace que si vous pouvez basculer un certain volume d'applications utilisées par le personnel". Autrement dit, seules les collectivités territoriales d'importance devraient vraiment sentir la différence.

La migration a été validée en 2011 et a débuté un an plus tard. Celle-ci a pris un an et demi et a permis de changer la suite bureautique de 90 % des postes de travail utilisés par la ville. Il n'est toutefois pas prévu de migrer la totalité des ordinateurs. Certains continueront à exploiter Microsoft Office, à cause de l'impossibilité de reproduire certaines macros Word et d'exploiter certains fichiers Excel complexes dans LibreOffice

1,5 milliard d'euros sur cinq ans

Rappelons qu'en France, le gouvernement a avancé un plan d'économies de 50 milliards d'euros. Parmi les pistes envisagées figure la réduction des dépenses au niveau informatique. L'État, qui a dévoilé l'an dernier une partie de ses dépenses dans ce domaine, pourrait économiser beaucoup d'argent en organisant et en accélérant la transition des administrations et des ministères vers le logiciel libre.

Selon une évaluation faite sur la période 2007 – 2012, les solutions propriétaires ont coûté 1,5 milliard d'euros à la France.

( photo : PartoutaTICE )

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