Xavier Niel a-t-il péché par excès de confiance en s'attaquant à T-Mobile sans bien estimer la valeur réelle de l'opérateur américain ? C'est la question que pose en filigrane le Financial Times, qui croit savoir que l'offre française ne devrait pas être retenue. Deutsche Telekom, qui contrôle les deux tiers du capital de T-Mobile, la jugerait insuffisante pour y donner suite.
Les ambitions américaines de la société Iliad, la maison-mère de Free fondée par Xavier Niel, sont apparues au grand jour à la fin du mois de juillet, lorsque l'existence de l'offre visant à T-Mobile a officiellement été confirmée. Au total, Iliad propose de verser 15 milliards de dollars à Deutsche Telekom pour prendre le contrôle de l'opérateur américain, soit 33 dollars par action.
Iliad n'est pas la seule entreprise à s'intéresser à T-Mobile. Dans les starting-blocks se trouve aussi Sprint, le troisième plus gros opérateur de téléphonie mobile aux États-Unis (T-Mobile étant le quatrième). Celui-ci est aujourd'hui contrôlé à 80 % par le groupe japonais SoftBank et l'offre de ce dernier aurait reçu un bien meilleur accueil que celle d'Iliad.
Cela étant, l'opération conduite par Softbank n'est pas certaine d'aboutir. En effet, elle pourrait conduire le marché américain à passer de quatre à trois opérateurs (AT&T, Verizon et une troisième société résultant de la fusion entre Sprint et T-Mobile), ce qui pourrait ne pas plaire aux autorités de régulation américaines, à l'image des réticences exprimées en France par l'autorité de la concurrence.
Iliad n'a pas ce problème, puisqu'il ne contrôle (pas encore) le moindre opérateur aux États-Unis. Ce point n'a certainement pas échappé à Deutsche Telekom, même si l'offre du français est moins importante. Toute la question est de savoir si la maison-mère de Free va pouvoir enchérir et contrer les ambitions de Softbank, alors que T-Mobile pèse beaucoup plus lourd qu'Iliad.
T-Mobile compte en effet 50 millions de clients aux États-Unis, contre 14,3 millions en France pour Free. En bourse, l'opérateur américain pèse 25 milliards de dollars (soit environ 18,5 milliards d'euros), tandis que la société française se trouve à 12 milliards d'euros.
( photo : CC BY-SA JuergenL )
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