C'était l'exemple le plus marquant en Europe, régulièrement présenté comme une belle réussite économique. En 2004, la ville de Munich avait décidé de migrer à partir de 2006 ses postes de travail vers une solution libre et open-source basée sur Linux, abandonnant les coûteuses licences des systèmes d'exploitation et logiciels de bureautique de Microsoft. Selon Canonical, qui édite Ubuntu (dont la distribution munichoise LiMux est dérivée), Munich aurait ainsi économisé plus de 10 millions d'euros.
Mais le célèbre pingouin pourrait devoir bientôt quitter les ordinateurs allemands.
Selon le quotidien Süddeutsche.de, l'administration munichoise réfléchirait sérieusement à la possibilité d'abandonner Linux, en raison de "nombreuses plaintes" des agents qui estiment que leur travail était plus agréable ou efficace avec Windows et les solutions Microsoft Office qu'avec LibreOffice et consorts.
Le conseil municipal a décidé de nommer un groupe d'experts indépendants. "Si les experts préconisent un retour à Microsoft, ce n'est pas impossible pour moi", a prévenu Josef Schmid, adjoint au maire de Munich. Ce dernier estime que la décision prise en 2004 était une décision purement politique, motivée par une volonté de l'ancienne administration de manifester son hostilité aux monopoles. Un discours que Josef Schmid préfère laisser de côté au nom du pragmatisme.
Même l'argument économique relayé en France (qui a dépensé 1,5 milliard d'euros en licences propriétaires en cinq ans) ne tient pas, selon lui, tant le passage à Linux demanderait de coûts en développements d'applications et en formations du personnel. Un discours qui est exactement celui de Microsoft pour défendre ses licences lorsqu'il cherche à combattre la percée de Linux dans l'administration.
Evidemment, tout rapprochement avec le fait que Microsoft envisage de déménager son siège à Munich est purement fortuit.
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