L'institut BVA a publié mercredi les résultats d'un sondage (.pdf) réalisé pour le Syntec Numérique, qui balaye différentes questions liées au rapport qu'entretiennent les internautes avec la publication de contenus. Le sondage montre ainsi que seulement 16 % des sondés estiment que les entreprises privées sont les plus efficaces pour protéger leurs données personnelles, ou encore que 78 % des Français interrogés sont hostiles à l'installation de boîtes noires dans les voitures, même si elles permettent de réduire la facture d'assurance (ce qui est peut-être bon signe pour le refus de contrats d'assurances santé liées à des capteurs d'activités).
Mais BVA se montre d'un manichéisme très critiquable lorsqu'il demande aux sondés s'ils sont "favorable ou opposé à ce que l'Etat contrôle davantage ce qui est diffusé sur Internet". Il n'y avait que trois choix possibles :
- Favorable, car cela limiterait les dérives sur Internet ;
- Opposé, car cela limiterait la liberté sur Internet ;
- Ne se prononce pas.
Seuls 2 % des sondés ont choisi de ne pas se prononcer. Cette option ne leur était pas spontanément proposée par le sondeur, qui demandait à faire un choix entre les deux principales propositions. Or s'il y a bien un sujet qui ne peut pas être répondu de façon aussi tranchée que "favorable" ou "opposé", c'est bien la question de la censure des contenus, qui plus est par l'Etat.
S'il est admis par une très grande majorité des citoyens que les photos ou vidéos d'enfants violés peuvent faire l'objet de mesures de censure par l'Etat (et encore, dans des conditions plus transparentes que ce que prévoit la loi LOPPSI), il existe tout un champs de contenus où la question pose énormément plus de difficultés. On le voit avec la loi anti-terrorisme actuellement en débat au Parlement. L'Etat veut se voir accorder la faculté de décider seul de ce que sont des contenus terroristes, malgré la définition très malléable et très politique du terrorisme, pour censurer d'autorité les sites qu'il a ainsi identifiés.
Mais malgré le caractère très manichéen du sondage et une peur savamment entretenue par l'Etat, 41 % des sondés ont répondu qu'ils étaient opposés à ce que l'Etat contrôle davantage ce qui est diffusé sur Internet. Seuls 57 % veulent que l'Etat puisse agir sur les contenus publiés pour "limiter les dérives sur Internet" :
On peut imaginer que si le sondage avait offert un peu plus de nuances, avec les choix suivants, la proportion des "favorables" et des "opposés" aurait été différente :
- Totalement favorable, car cela limiterait les dérives sur Internet ;
- Plutôt favorable, mais uniquement pour certaines catégories de contenus ;
- Totalement opposé, car cela limiterait la liberté sur Internet ;
- Plutôt opposé, sauf pour certaines catégories de contenus ;
- Ne se prononce pas.
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