Dans un arrêté publié le 28 décembre, le gouvernement autorise la Direction générale de la sécurité intérieure à accéder à la plateforme PHAROS, qui centralise les signalements envoyés par les opérateurs, les éditeurs de service et les internautes concernant des infractions en ligne. Parmi elles figure l'apologie du terrorisme, qui intéresse directement la DGSI, chargée de la lutte anti-terroriste.

Dans le cadre de la lutte contre la criminalité en ligne, le gouvernement précédent a mis en place en janvier 2009 la plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements (PHAROS), sur laquelle les opérateurs, les éditeurs de service et les internautes peuvent prévenir les autorités concernant des infractions constatées sur le net.

Intégrée à l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC), la plateforme PHAROS est gérée par des policiers et gendarmes qui ont pour mission de traiter les signalements reçus. Ces forces sont "individuellement désignées et spécialement habilitées par le chef de l'office".

Toutefois, d'autres agents ont accès au traitement opéré par PHAROS. La liste comprend plusieurs directions générales, ainsi que la préfecture de police. Ceux-là y ont accès "à raison de leurs attributions et dans la limite du besoin d'en connaître", lorsqu'ils sont "chargés d'enquêtes judiciaires ou administratives" et sont "individuellement désignés et spécialement habilités par leur supérieur hiérarchique".

À cette liste, il faut désormais ajouter la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Comme l'a signalé Benoît Tabaka sur Twitter, un arrêté pris le 4 novembre a été publié le 28 décembre au Journal officiel. Celui-ci autorise les agents de la DGSI à consulter les données recueillies par PHAROS lorsque celles-ci impliquent des comportements ou des contenus illicites.

Mais c'est un type de signalement bien particulier qui intéresse en fait la DGSI.

Concernant les alertes que doivent transmettre les hébergeurs, la liste des éléments répréhensibles est contenue dans l'article 6 de la loi pour la confiance dans l'économie numérique. Dans cet inventaire à la Prévert figure ainsi la provocation à la commission d'actes de terrorisme et de leur apologie, un sujet qui préoccupe la DGSI, puisqu'elle a justement pour mission la lutte anti-terroriste.

Dans ce cadre, c'est aux intermédiaires d'agir promptement pour retirer et signaler les contenus qui feraient l'apologie du terrorisme, en conservant les données de nature à permettre l'identification de celui qui en fait la promotion, afin de les transmettre aux autorités, le cas échéant.

Mais toute la difficulté est de confier à des sociétés privées le soin de qualifier les propos qui leur sont signalés, avant de déterminer s'il faut ensuite les transmettre aux autorités. Où s'arrête la simple provocation et où commence la vraie apologie du terrorisme ? La responsabilité de l'intermédiaire technique pouvant être engagée, celui-ci aura vraisemblablement tendance à avoir la main un peu plus lourde.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.