Uber recrute massivement des roboticiens pour former un centre de R&D qui mettra au point les véhicules qui lui permettront de passer des "véhicules de tourisme avec chauffeur" (VTC) aux "véhicules de tourisme avec robot" (VTR).

Uber a porté un coup dur aux chauffeurs de taxis dans plusieurs grandes villes du monde, en profitant des technologies de communication mobile pour offrir des services de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) qui remplissent sensiblement les mêmes fonctions pour les clients, avec une meilleure qualité de service. Lancée il y a moins de 10 ans en 2008, l'entreprise est une machine à cash qui réfléchit déjà depuis longtemps à la prochaine étape : mettre les VTC au chômage, pour éviter d'avoir à payer des hommes ou des femmes pour conduire des véhicules qui pourront se conduire tout seul.

"La raison pour laquelle Uber peut coûter cher c'est que vous payez pour l'autre gars dans la voiture. Quand il n'y (aura) plus d'autre gars dans la voiture, le coût pour prendre un Uber (sera) plus faible", avait expliqué l'an dernier le fondateur d'Uber, Travis Kalanick. C'est ce qui permet de rire jaune des grèves des taxis contre les VTC. Ce n'est pas tant que leur mouvement soit anachronique ou injustifié, mais plutôt que ce n'est qu'une question de temps avant que les taxis et les VTC s'allient dans une même grève contre les robots.

Ainsi au moment-même où Kalanick promet des milliers d'emplois de VTC en Europe en échange du droit de faire concurrence aux taxis, l'homme d'affaire négociait en coulisses avec la prestigieuse Université Carnegie Mellon (CMU) pour préparer l'après-VTC. Le groupe a annoncé un partenariat avec la CMU pour créer à Pittsburg le Centre de Technologies Avancées Uber, qui travaillera sur "des technologies de long terme qui font progresser la mission d'Uber d'apporter du transport sûr, fiable, à tout le monde, partout".

Le centre R&D aura pour principale mission de travailler sur la cartographie, la sécurité des véhicules, et les voitures autonomes. Ces dernières permettront à Uber non seulement de prendre des passagers partout et à toute heure sans avoir à rémunérer de chauffeurs, mais aussi d'éviter les problèmes causés par le comportement personnel d'un chauffeur. En Inde, une femme a ainsi accusé son chauffeur Uber de l'avoir violée, entraînant l'interdiction du service de VTC à Delhi, et des poursuites contre l'entreprise elle-même.

Selon Techcrunch, Uber recrute à tours de bras pour préparer son armée de véhicules-robots du futur, en ayant recruté une cinquantaine de chercheurs de Carnegie Mellon et du Centre National d'Ingénierie Robotique, lié à l'université. L'entreprise de VTC aurait même "vidé" les rangs de l'Institut de Robotique pour s'assurer d'avoir une équipe opérationnelle le plus rapidement possible.

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