Envoyer de l’électricité d’un point à un autre sans passer par un matériau conducteur est déjà possible depuis plusieurs années grâce à l’induction électromagnétique, qui commence à être implémentée par les industriels dans des produits d’usage courant (surtout les smartphones), mais aussi dans des projets plus ambitieux, comme cette ligne de bus alimentée par des générateurs situés sous la route. Mais la technologie ne fonctionne que sur de petites distances et avec de petites quantités d’énergie, même si la start-up WiTricity avait démontré dès 2009 qu’elle savait alimenter une ampoule de 60W à 2 mètres de distance, et un petit téléviseur à moins d’un mètre :
https://youtube.com/watch?v=MgBYQh4zC2Y%3Frel%3D0%26controls%3D0%26showinfo%3D0
Ce n’est toutefois désormais qu’une question de maîtrise et de perfectionnements avant que l’électricité puisse être envoyée sans fil vers de bien plus grandes distances, et en plus grande quantité. Ainsi l’Agence japonaise d’exploration spatiale (JAXA) a annoncé jeudi qu’elle avait réussi à transmettre 1,8 kilo-watts d’électricité sur une distance de 55 mètres, grâce à un dispositif de micro-ondes dirigées.
« C’est la première fois qu’est envoyé ainsi l’équivalent d’une puissance de 2 kilowatts par micro-ondes vers une petite cible, en utilisant un dispositif de contrôle de la directivité« , s’est réjouie l’agence. Et celle-ci voit bien plus loin que l’alimentation d’un smartphone, d’une voiture ou d’un écran de téléviseur, puisque la JAXA ambitionne de créer la première centrale d’électricité solaire installée dans l’espace, qui convertirait en micro-ondes ou en lasers infrarouge l’énergie captée par les panneaux photovoltaïques.
Et le Japon n’est pas seul sur cette idée. En 2010, Airbus Defense & Space (ancien EADS Astrium) avait fait part des mêmes ambitions, et s’était même dite prête à lancer un démonstrateur dans l’espace dès 2020. « Notre idée c’est de monter une station géostationnaire, qui permet donc de recueillir de l’énergie 24 heures sur 24« , avait expliqué à Ciel & Espace le directeur technique de l’innovation, Robert Lainé. Dans un premier temps, une démonstration pourrait être faite avec un satellite existant, qui délivrerait 10 kilo-watts sur les 20 kW qu’il produit. « Il faut d’abord arriver à démontrer que ça sert à quelque chose, que l’on peut réellement s’en servir, pour que les gens sur Terre y voient un intérêt« .
La JAXA, de son côté, n’imagine pas que la technologie puisse être exploitable avant au moins 2040.
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