Mardi, le sénateur Pierre Charon s'est livré dans l'hémicycle à un véritable réquisitoire contre la liberté d'expression sur Internet, estimant qu'il était devenu "une couveuse pour apprentis-terroristes", justifiant les mesures de censure.

Comme nous le rapportions en évoquant l'étrange soutien apporté par Axelle Lemaire à Anonymous, le Sénat organisait mardi un débat sur Internet et les libertés de la presse, pour évoquer le chantier d'une nouvelle révision de la loi de 1881, qui ne saurait aux yeux des orateurs protéger les internautes au même titre qu'elle protégeait les journalistes de la presse professionnelle.

Une intervention a été particulièrement remarquée pour son opinion pleinement assumée contre Internet. Celle de Pierre Charon, sénateur UMP de Paris et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Actuel délégué national à la chasse, l'élu a tiré de nombreuses cartouches contre le réseau mondial, qu'il accuse de tous les maux.

"En 2015, Internet offre le visage d'un espace sans foi ni loi, permettant la diffusion du pire de ce que l'humanité a pu produire. Internet favorise l'expression de tous peu importe leur opinion et leur croyance. Aujourd'hui, le pire a atteint son paroxysme", a-t-il affirmé. "A cause d'Internet, l'Etat Islamique bénéficie d'une existence médiatique sans limites".

"Internet n'est plus un simple moyen de communication, c'est une sphère d'expansion inouïe où les propagandes les plus fanatiques peuvent être distillées en toute légitimité (sic). Pire, Internet est un sergent recruteur aussi discret qu'efficace".

"Internet est une couveuse pour apprentis-terroristes".

"En France, des mesures pour bloquer des sites internet faisant l'apologie du terrorisme ont été adoptées, et je m'en réjouis. C'est un signe fort envoyé à nos concitoyens mais aussi aux terroristes. (…) Il n'est pas envisageable qu'une publication de l'Etat Islamique traduite en langue française puisse être à la portée de tous".

"Nous ne pouvons nous abriter derrière la liberté de la presse pour justifier notre passivité. (…) Donner aux terroristes l'accès à cette liberté, ce n'est plus défendre la liberté. C'est la confier à des fossoyeurs."

Et le sénateur de conclure, sans avoir l'air de comprendre qu'il décrit là le véritable enjeu : "Ne nous laissons pas avoir par des querelles où sous prétexte de défendre des libertés, nous finirions par la détruire".

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