Mise à jour : il s'agissait d'un poisson d'avril militant
Décrit par Wikipédia comme le "principal réseau IRC francophone généraliste", EpikNet a annoncé lundi une modification surprenante de ses règles de fonctionnement. Dénonçant une "recrudescence d'actes malveillants" sur les salons de discussion, EpikNet a décidé de réserver l'utilisation de ses canaux IRC aux seuls utilisateurs enregistrés et identifiés auprès du robot modérateur Gaia, et de rendre invisibles les salons privés.
Mais surtout, à partir de septembre 2015, "il vous sera demandé de nous envoyer un scan de votre CNI (carte nationale d'identité) ou assimilé afin d'associer votre identité à votre pseudo", annonce EpikNet. "Après un mois sans la réception de votre scan de CNI : nous procéderons à la suppression de votre pseudo. De plus, la procédure d'enregistrement de nouveau pseudo contiendra un formulaire d'envoi de scan de CNI qui sera nécessaire afin de recevoir la "passphrase" de confirmation".
"Nous sommes confiants que ces deux mesures contribueront à un EpiKnet plus sûr : un EpiKnet plus respectueux de vos libertés et surtout de votre sécurité", ajoute le service.
POISSON D'AVRIL EN AVANCE ?
Il est pour le moins inattendu et paradoxal que l'exigence d'une carte d'identité ne vienne pas d'un service très grand public comme Facebook ou Google, pourtant opposés à l'anonymat sur leurs services, mais d'une association qui gère un service réputé plus "underground", ancré dans l'histoire la plus ancienne et barbue d'Internet.
Le protocole IRC ("Internet Relay Chat") a en effet été inventé dès 1988 et était lui-même un héritage d'un service de discussion qui existait sur les BBS des années 1970. Jusqu'à ce qu'ils soient progressivement démodés dans les années 2000 par les réseaux sociaux et les messageries instantanées, les canaux IRC étaient restés un mode très courant de communication en direct entre les internautes. Toute une culture leur est associée, symbolisée par le site DansTonChat, qui reproduit des extraits humoristiques de discussions IRC.
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