On va pouvoir ressortir notre appel à avoir le "droit de montrer du cul sur Internet", tant les géants pudibonds américains ont encore bien du mal à admettre que la culture européenne ait moins honte de montrer ce qu'offre la nature, voire à admettre la culture tout court.
Le directeur des nouveaux médias de Radio France, Laurent Frisch, a ainsi annoncé lundi qu'Apple avait retiré l'application iOS de France Musique de son App Store, parce qu'un podcast de l'émission "Dans l'Air du Soir" était dédié à l'érotisme, et illustré avec le tableau Olympia de Manet :
@laurentfrisch alors qu'on aurait pu faire… bien pire… ;) pic.twitter.com/2TD2pmfB83
— France Musique (@francemusique) 4 Mai 2015
Il ne s'agit bien sûr que d'une énième illustration de la volonté des plateformes américaines d'imposer au monde entier leur vision de ce que devrait être la protection des publics. La seule chance pour France Musique d'éviter la censure serait de se censurer elle-même (ce qu'avait fait le musée du Jeu de Paume), ou de demander à ce que l'application soit reclassée dans une catégorie réservée aux personnes averties, plutôt que dans la catégorie familiale. Car on ne sait jamais, un enfant voulant écouter de la musique classique pourrait avoir l'envie d'installer l'application France Musique sur son iPhone 5, et être dégoûté à tout jamais de Richard Strauss après avoir découvert son "Salomé" illustré par une poitrine à découvert.
Le refus d'associer leur marque à toute image de nudité, même les plus innocentes et artistiques, est hélas un trait commun chez Google, chez Apple ou encore chez Facebook. La domination des entreprises américaines n'est plus uniquement un problème économique, c'est aussi un problème d'impérialisme culturel.
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