Vous dites que vous n’avez rien à cacher, que vous n’avez rien à vous reprocher ? Les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance mondiale d’internet, mais aussi des autres moyens de communications (comme les téléphones) par les agences de renseignement – notamment occidentales – ne vous ont pas secoué plus que ça ? L’idée d’une société panoptique ne vous fait pas peur ?
Alors vous ne verrez aucun inconvénient à communiquer à des tiers l’accès à vos comptes personnelles, une copie de votre correspondance privée ou encore les photos que vous stockez sur votre ordinateur. Si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez pas de raison de refuser puisque vous abaissez vous-même la barrière distinguant votre vie privée de votre vie publique.
C’est avec la volonté de faire prendre conscience à ceux qui croient qu’ils n’ont rien à cacher que leur point de vue constitue en réalité une menace pour la vie privée (à la fois la leur et celle de leurs proches) qu’un collectif anonyme a décidé de lancer une action auprès de la population pour que chacun comprenne, quoi qu’il dise, qu’il a en fait quelque chose à cacher, parce qu’il tient à sa vie privée.
NOUS ÉCOUTONS CONSTAMMENT
Repéré par Wired et relayé par Rue89, le groupe We’re always listening (« nous écoutons constamment ») a placé 12 magnétophones dans des lieux publics à New York pour y enregistrer les conversations à portée. Scotchés sous des bancs, cachés dans des salles de sport ou fixés à des tables de café, les magnétophones, étiquetés « Propriété de la NSA », ont ensuite été récupérés et leurs enregistrements ont été mis en ligne.
« Les écoutes clandestines visant la population ont révélé que de nombreuses personnes ont la conviction ‘que je ne fais rien de mal, donc peu importe si la NSA sait ce que je dis et fais’. Les citoyens ne semblent pas perturbés par cette surveillance, donc nous cachons des magnétophones dans les lieux publics dans l’espoir d’obtenir des informations pour gagner la guerre contre le terrorisme« , lit-on sur le site.
« Nous avons commencé à New York dans le cadre d’un programme-pilote, mais nous espérons étendre l’initiative dans tout le pays« , ajoute le collectif.
Comme le pointe Rue89, rien ne permet de dire s’il s’agit vraiment de conversations prises sur le vif ou d’une mise en scène théâtrale avec des dialogues préparés à l’avance. Mais l’enjeu n’est pas tant de savoir si cette opération est truquée ou non : elle cherche à montrer ce que donne concrètement la surveillance de masse, qui par essence n’est pas tournée que vers les malfaiteurs.
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