Quelques jours après avoir mis en ligne sa nouvelle page "Mon Compte" qui permet d'accéder facilement à ses paramètres de vie privée et de sécurité, Google a effectué vendredi une modification beaucoup plus discrète, mais importante sur le plan symbolique, de ses règles de confidentialité. La firme de Mountain View ne prétend plus que les données qu'il collecte sont des données anonymisées, et assume donc qu'il s'agit de données personnelles à part entière, sujettes aux lois sur la protection de la vie privée et des données personnelles.
Jusqu'à vendredi, les règles de confidentialité de Google stipulaient que la société utilisait des "cookies et identifiants anonymes" pour tracer l'activité des utilisateurs à travers ses différents services en ligne, et sur les pages qui intègrent ses services (AdSense, YouTube, Google+…). Désormais, Google parle de "cookies et technologies similaires", et ne prétend donc plus que les traceurs sont anonymes.
Un nouveau paragraphe a également été ajouté, qui stipule que "les informations que nous recueillons lorsque vous êtes connecté à Google peuvent être associées à votre compte Google" et que "nous les traitons alors comme des données personnelles".
DU SUIVI SANS COOKIE
Google ne précise pas quelles sont ces "technologies similaires" aux cookies qu'il utilise. Il peut s'agir d'identifiants stables comme le AdId, qui sont associés au navigateur Chrome ou au système Android, et transmis aux annonceurs ; ou d'identifiants basés sur des prédictions statistiques, en fonction des paramètres du système (user-agent du navigateur, système d'exploitation, type d'appareil, adresse IP, comportement en ligne, etc.). Ce sont ces technologies prédictives qu'utilisent déjà des sociétés comme Drawbridge (qui prétend avoir 97,3 % de précision), TapAd, ou AdTheorent.
En ne parlant plus "d'identifants anonymes", Google reconnaît implicitement que ces technologies permettent de rattacher l'identifiant, directement ou indirectement, à l'identité de la personne.
C'est le même type de raisonnement qui, dans le projet de loi Renseignement, a obligé le gouvernement à cessé d'utiliser l'expression "traitement automatisés d'éléments anonymes" au sujet des boîtes noires. La dernière version du texte parle de "traitements automatisés utilis[a]nt exclusivement des [métadonnées…], sans permettre l’identification des personnes auxquelles les informations ou documents se rapportent".
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