Après le drame de Bas-en-Basset qui a provoqué la mort de 3 adolescents et grièvement blessé un quatrième, qui avaient voulu concevoir des fumigènes pour Airsoft à partir d'informations glanées sur internet, le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a décidé d'en faire le procès d'internet, sur BFM TV. "Des jeunes auraient sur Internet récupéré des éléments d'information concernant la constitution d'explosifs dont on a vu à quel point ils pouvaient porter atteinte à la vie de jeunes lorsqu'ils manipulent des substances dont a a vu que ce sont des substances dangereuses. Donc, je crois que ce sujet renvoie, comme d'autres, à la manière de réguler l'internet, à la manière dont on doit agir sur internet", a-t-il déclaré lundi matin au micro de Jean-Jacques Bourdin.
"Le nombre d'affaires qui se produisent après que des paris ont été pris sur l'espace numérique, ou que des informations ont été collectées (sur Internet) qui conduisent à des actions qui aboutissent à des drames… C'est ça tous les jours", a affirmé le ministre de l'intérieur.
Il en a profité pour décliner sa politique répressive (ou préventive) globale sur internet."Vous connaissez ma position sur Internet, et d'ailleurs on me l'a reprochée", a-t-il souligné en rappelant son souhait de réguler internet.
"INTERNET EST UN ESPACE QUI DOIT ETRE RÉGULÉ"
"Lorsqu'il y a eu la loi contre le terrorisme, j'ai proposé qu'on bloque les sites qui appelaient ou provoquaient au terrorisme. Nous sommes sur la loi sur le renseignement, et vous savez que sur la loi sur le renseignement, je prends également des dispositions pour que tous ceux qui utilisent internet et notamment le Darknet pour procéder à des opérations à caractère terroriste soient condamnés".
"Internet est un espace qui doit être régulé. Et là, il faut que nous regardions très concrètement quelle est la suite judiciaire — il y a une enquête en cours — lorsque des individus diffusent sur internet des informations qui peuvent aboutir à ce genre de drames. A partir du moment où des informations diffusées sur internet aboutissent à de tels drames, je pense qu'il y a des questions, y compris au regard du droit pénal, qui peuvent être posées".
Le parquet a d'ores et déjà fait connaître son intention de poursuivre les auteurs de blogs ou de vidéos sur internet qui auraient pu conduire au drame de Bas-en-Basset, probablement sur le fondement de la mise en danger de la vie d'autrui. Ce qui, au passage, démontrerait qu'internet n'est pas un espace non régulé, mais bien un espace régulé où l'on attend hélas un drame avant de mettre en branle la loi pénale existante.
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