Gaza n'a peut-être pas d'argent, mais ils ont des idées. Et de la solidarité. The Register rapporte qu'un docteur de l'enclave palestinienne, Tarek Loubani, a mis au point avec une équipe de confrères et de spécialistes des technologies un stéthoscope imprimable en 3D, dont les plans sont désormais open-source et publiés sur GitHub. L'objet qui coûte 30 centimes à fabriquer serait aussi performant voire plus performant que des stéthoscopes professionnels haut de gamme qui coûtent excessivement chers, tels le Littmann Cardiology III, vendu près de 200 dollars.
Le projet est né après les incursions d'Israël dans la bande de Gaza en 2012. Tarek Loubani et ses collègues n'avaient pas assez d'équipement médical pour répondre aux nombreux blessés, et notamment très peu de stéthoscopes, qui permettent d'écouter les sons internes du corps pour déceler par exemple les difficultés respiratoires ou cardiaques. Il fallait que les médecins posent leur oreille sur le torse des patients, et tentent d'écouter les bruits sans aucune filtration.
Selon Wikipédia, "les stéthoscopes comportent un ou deux pavillons, pièces métalliques pourvues d'une membrane que l'on applique sur la peau du patient. Cette membrane, mise en vibration par les sons corporels, est reliée par un ou deux tubes souples en caoutchouc aux embouts que l'opérateur place dans ses oreille (…). Les capteurs peuvent filtrer certaines fréquences, pour recueillir les sons plus spécifiquement aigus ou graves, selon les diagnostics à effectuer".
DÉJÀ PLUSIEURS APPAREILS DISPONIBLES
Or, selon des tests réalisés sur les courbes de fréquence obtenues, le dispositif mis au point par Loubani et son équipe serait aussi bon que les appareils les plus chers. "Nous avons des données pour le prouver", assure-t-il, attendant avec sérénité les vérifications faites par des tiers indépendants.
Le dépôt Github comprend trois fichiers STL destinés aux imprimantes 3D : la tête du stéthoscope, le tube rigide pour les oreilles (leur forme est importante pour l'amplification du son), et des embouts. Les médecins doivent y ajouter des tubes de silicone et quelques autres ingrédients comme un diaphragme, qu'il conseille de découper dans une pochette plastique de 0,35mm d'épaisseur.
Depuis la création du stéthoscope, Tarek Loubani a lancé d'autres projets open-source sous le nom Glia, qui promet du "matériel médical libre". On y trouve (pas tous encore disponibles ou recommandés) un oxymètre de pouls, un électro-cardiographe, un petit métier à tisser pour fabriquer de la gaze, un otoscope pour inspecter les conduits auditifs, ou encore des instruments chirurgicaux.
Loubani a par ailleurs conclu avec succès le mois dernier une levée de fonds collaborative, Empower Gaza, dont l'objectif est de fournir de l'électricité solaire aux hôpitaux de Gaza.
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