Disponible pour les anglophones depuis l'an dernier, le système d'intelligence artificielle Watson est en train d'apprendre d'autres langues, comme le français. Mais il ne s'agit pas uniquement de traduction, affirme IBM. Il s'agit d'adapter les systèmes cognitifs de l'IA pour qu'elle réfléchisse dans la langue de Molière.

C'est une chose de traduire une langue. C'en est une autre de raisonner avec. Ce constat, IBM est en train de le faire avec Watson, son système d'intelligence artificielle. L'entreprise américaine cherche en effet à le «franciser» afin qu'il puisse trouver des débouchés dans l'Hexagone. Initialement prévue cet été, l'arrivée de Watson en France devrait finalement survenir courant 2016.

"Ce serait facile de traduire, mais on ne réfléchit pas de la même façon en français et en anglais, en allemand et en espagnol. Il y a la langue, mais aussi les systèmes cognitifs. C'est pour ça que c'est plus long qu'une traduction", a confié Nicolas Sekkaki, le PDG d'IBM France, lors d'un évènement à Paris. Mais cela n'empêche pas la signature d'accords commerciaux.

Le secteur bancaire se montre très intéressé par Watson, à en croire Nicolas Sekkaki, qui évoque des contrats s'élevant à quelques dizaines de millions d'euros. Il y a aussi des liens qui se tissent dans le secteur de la santé, les centres d'appel et la distribution, indique le site Usine Digitale. Des noms comme Boursorama et l'assistance publique des hôpitaux de Paris sont cités, ainsi que des startups.

Signe de l'intérêt des établissements bancaires pour Watson, Le Mag IT note que cette adaptation cognitive à la langue de Molière est financée "par une grande banque" dont le nom est resté secret. Coût de l'investissement ? Plusieurs millions d'euros, indiquent nos confrères, qui ajoutent qu'une équipe d'une dizaine de personnes travaille actuellement sur ce projet. Il est d'ores et déjà question d'étoffer cet effectif.

Watson s'est d'abord fait connaître dans le cadre d'un jeu télévisé, en répondant à toutes les questions plus vite et plus efficacement que ses adversaires humains. Depuis, IBM a orienté Watson vers le secteur de la santé, l'a initié à la psychologie, lui permet "d'inventer" des recettes de cuisine, le tout en faisant travailler l'IA sur le "Big Data", c'est-à-dire des quantités vertigineuses de données.

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