Décrit comme le Popcorn Time de la musique, le logiciel Aurous doit sortir en version alpha le 10 octobre. Celui-ci veut proposer du streaming musical illimité et gratuit, en passant par le protocole BitTorrent. Mais le programme, illégal, risque de s'attirer très bientôt les foudres de l'industrie du disque.

Il a été décrit dans la presse comme le Popcorn Time de la musique, en référence à ce logiciel qui permet aux internautes de voir gratuitement et en toute illégalité des films en streaming, via une interface extrêmement simple et qui mobilise en réalité une architecture basée sur le protocole BitTorrent pour aller récupérer sur des sites de liens P2P les contenus demandés par les utilisateurs.

Le programme dont il est question s'appelle Aurous. En phase de développement depuis plusieurs mois, il a récemment suscité la curiosité du public depuis que son responsable a été interviewé par Torrentfreak. Il faut dire que le projet est à la fois intriguant et ambitieux, puisqu'il veut tout simplement s'imposer comme un des poids lourds des logiciels musicaux, en misant sur le P2P.

DU STREAMING MUSICAL VIA BITTORRENT

Visuellement, Aurous propose une interface qui ne déstabilisera pas les habitués des services musicaux : on retrouve une portion centrale avec la liste des résultats d'une recherche (avec les colonnes : titre, artiste, album, durée) et une colonne sur la gauche qui présente les playlists, la pochette de l'album et les contrôles (lecture, pause, avancer / reculer d'une chanson, lecture aléatoire, etc).

Aurous inclut aussi des options pour importer des playlists provenant d'autres plateformes (les exemples de Spotify, YouTube et Pandora sont donnés) et pour se constituer une bibliothèque musicale en cherchant les titres qui figurent localement sur le disque dur. Le support des principaux formats musicaux (FLAC, MP3, WAV, OGG, OPUS et WebA) est promis.

SORTIE EN ALPHA LE 10 OCTOBRE

Aurous, dont la sortie en version alpha est prévue le 10 octobre, sera distribué gratuitement. Il n'est pas prévu de diffuser de la publicité sonore afin de préserver le plaisir de l'écoute. En revanche, le logiciel doit afficher des encarts publicitaires sous forme de bannières. Côté disponibilité, le logiciel sera porté sur Windows, Mac OS X, Linux, Android, iOS, Windows Phone et même Sailfish OS.

"Je crois qu'Aurous peut vraiment changer la donne. Nous pensons que le piratage est un problème d'accès, et non pas un problème d'ordre financier. C'est pourquoi nous soutiendrons les artistes en affichant des liens vers iTunes / Amazon / Google Music lorsque des chansons seront jouées de façon à ce que les usagers Aurous puissent facilement les acheter pour manifester leur soutien, tout en continuant à utiliser notre logiciel pour écouter de la musique", a expliqué Andrew Sampson, le développeur.

LA RÉACTION DE L'INDUSTRIE MUSICALE

Mais il ne suffit pas de pointer une URL promotionnelle vers une boutique pour légaliser le logiciel. Dans le cas des musiques gérées par les maisons de disques, il faut signer des accords. Et ce n'est pas prendre un grand risque que de dire qu'il y a de fortes chances pour que la plus grosse part des titres qui seront écoutées via Aurous sera justement celle dont les droits sont contrôlés par les labels.

L'industrie musicale ne restera certainement pas inactive face à Aurous. Mais le neutraliser va certainement être une tâche insurmontable, car le service suit une logique décentralisée : il n'y a aucun gros serveur central à abattre et la fermeture du site web n'empêchera nullement le logiciel de circuler ailleurs, ni les utilisateurs de plancher sur des forks si cela s'avérait nécessaire.

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