Les autorités réglementaires ne laissent aucun répit à Google. La firme de Mountain View, qui a été reconnue ce mois-ci coupable d'abus de position dominante en Russie par le service fédéral anti-monopole à cause dans une affaire liée à Android, et qui affronte les accusations de la commission européenne sur un sujet similaire, doit maintenant se préparer à s'engager sur un nouveau front.
GOOGLE, ANDROID ET LES APPLICATIONS
Et cette fois-ci, la bataille va avoir lieu sur les propres terres du géant de la recherche en ligne. En effet, l'agence Bloomberg signale que l'agence fédérale en charge du commerce (FTC) a ouvert une enquête conjointe avec le département de la justice pour analyser les pratiques concurrentielles de la société californienne et vérifier la véracité des allégations qui dénoncent son attitude déloyale.
L'enquête porte spécifiquement sur Android, dont la part de marché aux États-Unis est évaluée à 66 % par Kantar Worldpanel (cette statistique varie néanmoins selon les instituts : IDC l'évalue à 59 % par exemple). Tous s'accordent néanmoins pour dire que le système d'exploitation promu par Google domine largement le marché des smartphones, loin devant iOS et Windows Phone.
Il s'agit ici de savoir si Google privilégie d'une façon ou d'une autre ses propres applications (comme Gmail, YouTube ou Maps) au détriment des programmes mis au point par des concurrents, de façon à amener les usagers à ne pas les essayer. Il est vrai qu'un mobile Android est souvent livré avec de nombreux services estampillés Google, ce qui peut ne pas inciter à aller voir ailleurs.
LES (PETITS) ENNUIS DE GOOGLE AUX USA
Ce n'est pas la première fois que la FTC s'intéresse à l'attitude de Google. En 2013, un accord a minima avait été trouvé entre la firme de Mountain View et l'agence fédérale américaine pour que le premier modère ses pratiques commerciales. Elle avait toutefois échappé à l'accusation principale, ce qui n'a pas entraîné la moindre mesure contre la sur-exposition de ses services.
Toutefois, une gaffe assez étonnante de la FTC a permis à la presse américaine de mettre la main sur un rapport cinglant de 160 pages, datant de 2012, et d'avoir une idée plus précise de l'opinion réelle de l'agence sur la situation Dans celui-ci, l'on apprenait que Google avait causé "un réel préjudice aux consommateurs et à l'innovation", en abusant de sa position dominante avec son moteur de recherche.
Ce contraste entre un accord très conciliant vis-à-vis de Google alors que la FTC avait manifestement des critiques importantes à adresser à Google a relancé les soupçons sur le rôle de Washington. Pour un sénateur, la FTC aurait subi des pressions de la Maison-Blanche – ce qu'elle a contesté – pour atténuer la portée des critiques et annuler l'enquête.
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