Selon une étude du cabinet Forrester, le marché musical pourrait définitivement basculer du côté du numérique en 2012 aux Etats-Unis. Le cabinet s’attend à ce que les chiffres d’affaires des ventes de CD et des ventes de téléchargements s’équilibrent en 2011, avant de laisser les téléchargements dominer grâce une croissance moyenne annuelle attendue de 23 % sur les cinq prochaines années. Forrester estime ainsi que le marché de la musique numérique pourrait atteindre 4,8 milliards de dollars en 2012 aux Etats-Unis, sans toutefois compenser les pertes sur les ventes de CD dont le chiffre d’affaires devrait quant à lui baisser à 3,8 milliards.
Il faut dire qu’aux USA la part du marché numérique se situe déjà autour des 30 %, alors qu’il stagne encore sous la barre des 10 % en France. Un retard commun à toute l’Europe qui s’explique notamment par les difficultés juridiques à créer une grande plateforme musicale paneuropéenne, et par l’absence d’acteurs de poids comme Amazon, Yahoo ou eMusic, qui ont contribué à démocratiser la musique dématérialisée outre-Atlantique.
Selon James McQuivey qui a mené l’étude pour Forrester Research, l’avenir du marché est clairement dans l’absence de DRM. Les services d’abonnement devraient très peu progresser en restant à un modeste 459 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2012, et les services de téléchargements financés par la publicité façon Spiralfrog devraient s’écrouler sous la pression des services sans DRM et des services d’écoute illimitée en ligne.
« L’industrie doit redéfinir ce qu’est son produit. Les cadres de l’industrie musicale ont passé des années à surveiller les ventes de CD. Mais c’est l’artiste qui est le produit, et non pas seulement la source du produit », assure McQuivey. « De nouvelles formes de revenus vont arriver de sources inattendues. Par exemple, l’industrie n’a pas réussi à capitaliser sur le succès croissant de jeux vidéo comme Guitar Hero et Rock Band. Dans un marché où les musiciens sont contents de vendre un million de copies d’un CD, un marché du jeu vidéo où les titres peuvent se vendre à 5 millions d’exemplaires devrait suffir à motiver même le plus déprimé des cadres de l’industrie ».
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