Il y a quelques années, nous avions beaucoup cru sur Numerama au succès de Weed, que nous avions qualifié de « DRM équitable« . Le principe de ce DRM basé sur Windows Media était de permettre à ceux qui achetaient de la musique sous Weed de diffuser les fichiers acquis sur les réseaux P2P ou ailleurs. Les morceaux ainsi diffusés pouvaient être écoutés trois fois sans payer, mais chaque fois qu’un internaute décidait finalement d’acheter le morceau après écoute, l’internaute qui lui avait fourni le fichier touchait une commission. La diffusion virale des morceaux était ainsi assurée et récompensée, avec en plus l’assurance pour l’artiste de toucher 50 % des revenus.
Finalement, la technologie Weed a été racheté par Microsoft pour l’implanter sur son Zune, et Weed est mort dans la plus grande indifférence. Il n’a jamais eu le succès escompté, preuve que même avec un modèle a priori séduisant, les DRM freinent tout acte d’achat.
Mais sans DRM, peut-on imaginer le même type de diffusion virale qui récompense financièrement les fans qui aident à distribuer et à faire connaître les morceaux des artistes ? Un nouveau site anglophone, Surrge, montre une voie intéressante. Le site vend de la musique sans DRM, rémunère les artistes à hauteur de 60 % des revenus générés, et propose aux internautes de « recommander la musique qu’ils achètent à leur propre réseau d’amis et de leur donner un pourcentage de [leur] commission« . A chaque fois qu’un internaute achète de la musique sur une recommandation, en particulier grâce à un widget exportable sur les blogs, celui qui l’a recommandée touche 10 % du prix, amputé sur la part de Surrge et non de l’artiste. Pour assurer la fiabilité du système et la qualité des morceaux recommandés, seuls les morceaux achetés peuvent être recommandés, et bien sûr seules les recommandations qui conduisent à une vente effective sont rémunérées.
A terme, Surrge étendra le principe aux vidéos et aux produits dérivés à l’image de l’artiste, et « à mesure que votre succès grossit« , prévient le site, « vous allez gagner des points Surrge qui pourront être échangés contre du temps en studio d’enregistrement professionnel, en équipement, matériel de vente, et plus encore« . Les salles de spectacles sont ainsi invitées à s’inscrire pour faire jouer des artistes inscrits sur Surrge, et vendre leurs billets.
Enfin, les internautes qui se sentent une âme de découvreurs de talents peuvent convaincre des artistes de s’inscrire sur Surrge, et ils toucheront alors à vie 1 % de toutes les ventes réalisées par le groupe ou l’artiste sur Surrge.
Une voie à suivre.
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