C’était une exclusivité prévue par la loi Thévenoud, pour apporter un privilège aux taxis contre les VTC. Actuellement en test, la plateforme Le.TAXI qui fournira une API de géolocalisation des taxis sera lancée pour toute la France d’ici la fin de l’année.

Les taxis pourront enfin bientôt s’unir dans une même application pour simplifier la vie de leurs clients. Le ministère de l’intérieur Bernard Cazeneuve et la secrétaire d’État en charge de la Réforme de l’État et de la Simplification, Clotilde Valter, ont en effet « salué » vendredi le « prochain lancement » de la plateforme Le.TAXI, développée par la Délégation à la Sécurité et à la Circulation Routières (DSCR) et le Secrétariat Général pour la Modernisation de l’Action Publique (SGMAP).

La plateforme est directement issue du rapport Thévenoud et de la loi éponyme du 1er octobre 2014, qui prévoit dès son article 1er la création d’un « registre de disponibilité des taxis ». Gratuite, et facultative pour les chauffeurs et leurs employeurs, l’information publique sur la disponibilité et la géolocalisation des taxis a « pour finalité d’améliorer l’accès aux taxis par leurs clients en favorisant le développement de services innovants ».

L’information sera mise à jour toutes les 5 secondes, et les chauffeurs de taxis pourront décider à tout moment de l’activer ou de le désactiver. Ceux qui veulent dissimuler une course ou plus simplement protéger leur vie privée pourront donc le faire.

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Mais contrairement à ce que prétend le gouvernement qui se contente d’utiliser un mot à la mode sans comprendre ce qu’il veut dire, il ne s’agira pas d’un réel « Open Data » (le terme n’apparaît d’ailleurs pas sur le site officiel). Le « registre des taxis » ne sera accessible qu’aux exploitants autorisés, par une API documentée qui permettra aux développeurs de créer des applications qui renseigneront les utilisateurs sur les taxis qui se trouvent près d’eux, et de commander une course sans se limiter au « catalogue » d’une seule compagnie.

« Les données géolocalisées que nous allons manipuler ne peuvent à l’évidence pas être ouvertes sans une anonymisation préalable » , nous explique une source gouvernementale. Des données anonymisées seront toutefois mises à disposition sous Licence Ouverte, permettant surtout d’établir des statistiques pour, par exemple, découvrir les zones mal couvertes par les taxis. Ces données pourraient être proposées à la fin de l’année.

Les sociétés G7, TaxiLoc, TaxiProxi, UNT, Mob1Taxi ou Atlantis Taxis font partie des premiers opérateurs référencés comme partenaires « en cours de certification » sur la plateforme.

Se hisser au même niveau que les VTC

Le but, bien sûr, est d’apporter une concurrence à Uber et de résister au fameux « effet de réseau » qui donne l’avantage aux plus gros. « Le Taxi, c’est plus de 50.000 chauffeurs en France, partout sur le territoire, de la plus petite commune à la plus grande métropole », explique ainsi le site de la plateforme.

« Grâce à la réunion des taxis au sein d’une plateforme unique, les éditeurs d’applications mobiles peuvent désormais offrir un bouton « Le.Taxi » qui permet de héler électroniquement tous les taxis connectés, partout en France. Ces nouveaux usages sur mobile vont naturellement augmenter le volume de courses reçues, et en particulier celles provenant d’usagers n’ayant pas installé d’application taxi. Le.Taxi permet donc à la profession de se hisser au même niveau que les acteurs majeurs du VTC. Aujourd’hui Google Maps ne permet de contacter qu’un… véhicule Uber. »

Pour s’inscrire, les petits chauffeurs indépendants devront passer par un opérateur agréé, qui fournit le système de géolocalisation. « Cela peut se résumer à la simple installation sur leur smartphone de l’une des apps agréées : pas de « référencement » compliqué ou coûteux » , nous précise-t-on.

Article mis à jour avec les précisions du gouvernement.

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