Accusé par Facebook d’utiliser un nom inapproprié, un jeune homme s’appelant Phuc Dat Bich a vu son profil suspendu par le réseau social. Mais celui-ci a fini par le rétablir face à l’emballement médiatique.

Mise à jour : plus c’est gros, plus ça passe, dit-on. L’histoire racontée par Phuc Dat Bich n’est finalement qu’un canular, comme l’a découvert SBS. L’intéressé l’a également avoué sur sa page Facebook.

Pour un anglophone, c’est une expression d’une extrême grossièreté. Mais au Vietnam, c’est un nom qui n’a pas de connotation particulière. Malheureusement pour le jeune Phuc Dat Bich, c’est la première signification qui a été retenue par Facebook — un réseau social américain —lorsque son profil a été accusé de violer les conditions de service. Résultat des courses, son compte a été suspendu.

C’est vrai qu’en anglais, « Phuc Dat Bich » (qui est très proche de « fuck that bitch » — nous vous épargnons la traduction) est d’une terrible vulgarité. À première vue, le site était fondé à intervenir pour faire respecter son règlement. Mais c’est oublier un peu vite que le service a désormais une audience mondiale, et que ce qui peut sembler inapproprié ou insolite dans une langue ne pose aucun souci dans une autre.

Signe que Phúc ne pose pas de problème au Vietnam, il faut savoir qu’une province est justement baptisée V?nh Phúc et que plusieurs personnalités locales portent Phúc dans leur nom. Mais une mauvaise prononciation du nom et la domination culturelle de l’anglais font que les particularités venant d’autres pays peuvent parfois prêter à confusion ou créer des quiproquos très incommodants.

Phuc Dat BichSans surprise, cette affaire a connu une médiatisation très importante sur Internet, tant elle est hallucinante. Il faut dire que l’affrontement entre Phuc Dat Bich et Facebook sur le nom à afficher remonte à plusieurs mois. Déjà en début d’année, le jeune homme exprimait son agacement face à l’intransigeance du site, allant jusqu’à photographier son passeport pour montrer que ce n’était pas une plaisanterie.

Dans un message publié dimanche sur le site communautaire, le jeune homme s’est dit ravi du soutien qu’il a reçu au cours des dernières semaines pour convaincre Facebook qu’il ne s’agissait pas d’une mauvaise blague.

« Nous vivons dans une société plurielle et multiculturelle et le fait qu’il y ait des gens qui témoignent de leur soutien me rend vraiment heureux », écrit-il. « Je suis ravi et honoré d’être en mesure de rendre les gens heureux simplement en les faisant rire au sujet de quelque chose qui apparaît scandaleux et ridicule ». « De nombreux événements bien plus tragiques ont eu lieu partout dans le monde. […] Personnellement, j’espère avoir contribué à égayer votre journée ! ».

Le réseau social a donc fini par lever ses sanctions contre le jeune homme, qui en a profité pour expliquer à l’AFP comment se prononce son nom : « fou da bi ». Une prononciation que vous pouvez également entendre directement, dans cette vidéo publiée en 2012.

Dans ses conditions de service, Facebook impose à ses membres de donner leur vrai nom et de vraies informations les concernant. Dans le cas contraire, le site se réserve le droit de suspendre les profils litigieux. Et si le nom pose problème mais que son porteur assure que c’est le sien, des preuves d’identité peuvent être réclamées par le réseau social, comme la photocopie de la carte d’identité ou du passeport.

La situation rencontrée par Phuc Dat Bich rappelle celle survenue récemment à Isis Anchalee, dont le prénom est aussi l’acronyme anglophone de l’État islamique (Islamic State of Iraq and Sham).

Son compte Facebook a été suspendu et elle a dû s’y reprendre à trois reprises (en fournissant des documents officiels) pour prouver qu’Isis était bien le prénom choisi par ses parents. Au final, le réseau social a fini par entendre raison et rétabli le profil de la jeune femme, dont le prénom fait sans doute plutôt référence à l’une des principales déesses égyptiennes qu’il n’est pas un signe de ralliement à la mouvance salafiste djihadiste.

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