L’association Reporters Sans Frontières (RSF) a publié mercredi son dernier classement mondial de la liberté de la presse, qui montre une dégringolade continue de la place de la France. L’hexagone, qui avait vu sa note dégradée l’an dernier et qui ne s’était maintenu à la 38e place qu’au bénéfice des « performances » pires encore d’autres états, dégringole cette année à la 45e place, sur 180 pays audités.
Dans un tableau où plus le score est élevé, pire c’est, la France affiche une note de 23,83. L’an dernier, le pays avait une note de 21,15 ; et l’année précédente, 20,41.
Le classement de RSF est établi « selon le critère du degré de liberté dont jouissent les journalistes », évalué d’après un questionnaire de 87 questions posées aux professionnels, juristes et sociologues, « sur une appréciation du pluralisme, de l’indépendance des médias, de la qualité du cadre légal et de la sécurité des journalistes dans ces pays ».
Concentration des médias, manque d’indépendance, protection insuffisante…
La note de la France n’est pas expliquée en détails, mais elle s’explique par de multiples facteurs. D’abord, par les multiples lois présentées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, qui ont étendu les possibilités d’écoutes ou fragilisé la liberté d’expression, en particulier sur Internet. Ces lois avaient déjà pesé l’an dernier. Les experts s’inquiètent aussi du retard pris par la France pour adopter sa loi de protection des sources (hélas inutilement limitée au journalisme professionnel) et d’indépendance des médias. La France est dans une situation singulière au regard de nombreux pays équivalents, avec une très forte relation entre les puissances industrielles et les propriétaires des médias, qui sont souvent les mêmes.
Cette situation ne fait que s’aggraver avec la concentration des médias dans les mains de quelques personnalités, entre Patrick Drahi d’une part, et le trio Pigasse-Niel-Bergé de l’autre. Sans diversité des investisseurs, il ne peut pas y avoir diversité des libertés éditoriales, semble dire RSF.
Cette année, le rapport pointe du doigt « la paranoïa des dirigeants contre les journalistes ». Au niveau mondial, RSF constate « un climat de peur généralisée et de tensions qui s’ajoute à une emprise des Etats et des intérêts privés de plus en plus grande sur les rédactions ».
Comme toujours, les pays nordiques sont ceux qui affichent le meilleur respect de la liberté journalistique, avec la Finlande (1er avec une note de 8,59), les Pays-Bas, la Norvège et le Danemark en tête du classement. L’Erythrée ferme la marche à la 180e place, avec une note de 83,92.
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